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Un nouveau soleil se lève pour les « femmes libres »

Les travailleuses de sexe se libèrent au Mali….

Ecrit par Sitan Coulibaly, Chargée Lien Apprentissage et Communication de Voice à Oxfam au Mali

L’association Tile Coura (ATC), un partenaire d’Autonomisation de Voice au Mali, a mis en œuvre pendant douze mois le projet Au secours de nos sœurs. Ce projet visait à travailler avec et mobiliser des travailleuses du sexe pour surmonter les stigmatisations à travers l’instauration de l’organisation communautaire au sein de leur groupe. En plus le projet a créée des opportunités et alternatives économiques pour des travailleuses de sexe si elle le voulaient.

A la fin des douze mois de formation en coupe et couture du projet, dix femmes dont deux jeunes issues des familles vulnérables dont celles des travailleuses du sexe du district de Bamako maîtrisent des métiers professionnels d’insertion sociale et économique. Cette formation en couture à faciliter le rapprochement entre la société et leurs familles.

Ici deux témoignages anonymes des détentrices de droits.

Au sein de notre groupe, nous avons des jeunes filles qui ont été abandonnées par leur famille parce qu’elles ont eu des grossesses précoces, mais aussi des jeunes filles survivantes de l’exode rural qui sont laissées pour compte. Face à la difficulté de la vie elles n’ont pas eu d’autre choix que de se prostituer, mais grâce à leur participation à ce projet elle apprenne à être autonome et à se rapprocher de leur famille.

Témoignage de A.D détentrice de droits 

Un client est venu vers moi, il est rentré dans ma chambre, j’ai fait tout ce qu’il m’a dit, toutes les positions qu’il voulait. Avec tout ça il ne me laisse pas. Il m’a fatigué, il m’a insulté en disant que je suis une vieille et que je suis « bordelle » et m’a frappé. Je ne pouvais pas refuser. J’ai dit que je suis fatiguée, il m’a giflé et que même si on est fatiguée, il ne se lève pas, quand j’ai voulu me défendre il a pris une bouteille d’alcool et m’a agressé avec et après il est parti sans payer mon argent.

Les résultats phares du projet 

Les deux journées d’échange et de sensibilisation auprès des autorités administratives, le 14 janvier 2020 et le 13 juin 2020 à Bamako, sur la stigmatisation des travailleuses du sexe, ont propulsé l’engagement des autorités à accompagner les travailleuses du sexe dans l’obtention des documents administratifs et ont permis aussi de porter à la connaissance des travailleuses du sexe les différents numéros verts qui existent en cas d’agression.

Au total 235 travailleuses ont été écoutées dans les locaux de ATC.  Presque 2000 travailleuses ont participé aux séances de sensibilisation sur des comportements reflétant leur estime de soi dont : 1463 femmes, 161 hommes, 124 mineures et 147 enfants.

L’échange et la sensibilisation des détentrices de droits

Dix femmes ont bénéficié d’un programme de réinsertion socio-économique à travers la formation en coupe et couture durant une année dont huit femmes adultes de 20 à 30 ans. Il y’a eu la mise en place de dix groupements de travailleuse du sexe à Bamako.

Pour leur mobilisation en faveur de la stigmatisation des travailleuses du sexe, vingt-deux Policiers dont neuf femmes ont été sensibilisés. Au Mali l’âge des jeunes filles travailleuses du sexe est autour de 16 à 25 ans. Les femmes de 21 à 45 ans aussi comme certaines jeunes filles ou adolescente mineures de 12 à 16 ans.

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