Une nouvelle génération paysanne
Approche innovant pour influencer les anciennes pratiques
La Clinique de gestion et d’Innovation des connaissances en sigle CGIC, un partenaire d’Influencing au Mali adopte une nouvelle approche pour influencer les anciennes pratiques dans les communautés coutumières.
Ecrit par Sitan Coulibaly, Chargée de Lien, Apprentissage et Communications, Voice, Oxfam au Mali.
Le projet de plaidoyer et sensibilisation centré sur les actions d’amélioration de l’indice d’inégalité du genre (IiG) en vue de la capture du dividende démographique vise à améliorer l’IiG par la réduction des barrières limitant l’accès à la santé, à l’éducation, aux revenus des jeunes filles, la participation et la représentation des femmes.
Pour ce faire les Sentinelles ou Groupe de changement, il s’agit des personnes issues de la communauté, ou vivantes avec elle et qui ont compris la nécessité de changer et s’engagent dans ce processus de changement pour une nouvelle génération. Elle est mise en place de manière participative par les villages en fonction des réalités locales et les critères qui seront retenus avec l’accompagnement du projet.
Le projet est exécuté dans 45 villages du Mali dans le cercle de Yorosso qui fait partie de la région de Sikasso, 3eme région administrative du Mali. Il s’appuie sur les « Sentinelles », en tout il y’a 450 sentinelles pour le projet soit 10 par village (5 hommes et 5 femmes) pour véhiculer les messages de sensibilisation et changement de comportement sur l’importance de :
- La fréquentation des airs de santé surtout pour les femmes enceintes
- L’accouchement assisté et la consultation prénatales
- La vaccination des enfants d’au moins un an
- L’accès à la terre pour les femmes
- L’éducation de la jeune fille
- Et le mariages précoces
Des débats publics sont organisés dans les villages des communes d’intervention dont la commune de Yorosso, Kouri, Mao et Ourekela pour amener les communautés à réfléchir sur les pratiques et s’engager dans le changement. Des agendas de changement sont élaborés par les groupes de changement.
Ici, le zoom sur quelques actrices et acteurs de changement!
Kadidia Dao du Village de Diena
Les groupes de changement nous ont expliqué l’importance de l’accès à la terre, à la suite de cela on a créé une association, nous sommes 13 femmes pour le moment. Nous avons fait des plaidoyers au niveau du chef du Village qui nous a soutenu et mon mari nous a donné un de ses terrains. A présent nous avons la terre pour notre association, on fait du jardinage et on met l’argent dans la caisse pour préparer l’avenir. Les sensibilisations ont aussi réduit le mariage précoce dans notre village, nous avons les jeunes filles de 18 ans qui ne sont toujours pas fiancées.
Lamine Sanogo Sentinelle Diena (à droite)
Les fiançailles précoces étaient une pratique courante qui commencent a diminué à la suite de nos sensibilisations, nous avons expliqué aux chefs de famille qu’ils ont plus à perdre dans cette pratique. Parce que beaucoup de jeunes filles s’enfuient avec d’autres hommes qu’elles préfèrent et à la suite de cela le vrai fiancé convoque la famille au tribunal et le chef de famille payait beaucoup d’argent au fiancé. Ils ont vu qu’ils peuvent économiser et surtout laisser les jeunes filles continuer leurs études.
Mariam Dioni 16 ans du Village de Tiankoro
Mon père le chef du village a vendu une de ses vaches pour m’acheter un vélo afin que je puisse aller à l’école. J’avais arrêté l’école mais quand j’ai compris l’importance des études j’ai voulu retourner à l’école, même si mon âge est beaucoup avancé par rapport à ma classe je ne me décourage pas. Je veux devenir docteur dans l’avenir pour soigner les personnes de mon village.
Adama Diarra Sentinelle du village de Sona
Les femmes ont beaucoup de place dans la famille, quand ta fille continue ses études et arrive à avoir un travail, elle soutien plus sa famille. C’est pourquoi je ne cesse de parler de l’importance de l’éducation de la jeune fille et surtout son maintien à l’école au niveau secondaire. Et pour soutenir nos filles à continuer leurs études nous les donnons nos vélos ou motos pour qu’elles puissent avoir accès à l’école car c’est très éloigné de la maison. Et cette décisions de soutenir nos filles ressort de nos sensibilisations et réunion avec le chef du village qui a un soutien infaillible pour l’action que nous menons