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En route vers le pouvoir

Les femmes rurales prennent conscience de leur « légitimité » et leur éligibilité « électifs »

La prise de conscience n’est pas une affaire d’éducation scolaire, il suffit d’édifier les populations !

Par Mariama Ibrahim Dodo Boukari, point focal du projet de « Participation Politique des Femmes pour un Développement Inclusif » à Leadership Challenges, partenaire d’autonomisation de Voice au Niger.

Au Niger, dans certaines communes rurales, il devient monnaie courante que les femmes, parce qu’elles sont femmes et parce qu’elles n’ont pas de parcours scolaire, se fassent dépouiller de leur droit à accéder aux instances politiques de prise de décision. Plusieurs témoignages le démontrent. Avec le projet de « Participation Politique des Femmes pour un Développement Inclusif (PPFDI) » qui signifie en langue haussa (langue de la zone du projet) « Siyasar Mata, Hanyar Cigaban Al’uma », Leadership Challenges ambitionne de faire de l’inclusion sociale et de la promotion du leadership féminin une réalité dans tous les domaines du développement. La question de l’implication de la femme dans les prises de décisions ne cesse de faire couler beaucoup d’encre en dépit des multiples initiatives et stratégies mises en place pour prendre en compte la composante féminine aussi bien à travers les textes que par le niveau d’application de ces derniers.

Le projet qui se voit être mis en œuvre à la veille des élections locales, législatives et présidentielles au Niger, se doit d’impulser une dynamique de mobilisation communautaire à la base visant à reconnaitre et à créer les conditions de l’exercice des droits citoyens des femmes en général et de leur droit politique en particulier. Ceci passe nécessairement par le renforcement du leadership des femmes d’une part et d’autre part, par celui des leaders d’opinion comme alliés stratégiques, surtout les hommes, afin de renforcer leur sensibilité au genre pour un développement plus réussi.

Enfin, le projet envisage de créer une masse critique favorable au changement pour une meilleure représentation des femmes dans les instances de prise des décisions au niveau ménage, communautaire, local et national.

Voici les témoignages de 3 femmes engagées en politique dans leurs communes

Nana Harouna

Je m’appelle Nana Harouna, je suis âgé de 42 ans, mariée et mère de cinq enfants. Je suis la présidente communale de mon parti politique dans la commune de Gangara (département de Gazaoua). J’ai beaucoup souffert aux côtés des hommes sur le plan politique à cause de mon ‘statut de femme’ et aussi du fait que je suis analphabète. Cela a été une barrière pour moi car j’avais retiré ma candidature lors des élections locales. Les hommes de mon parti politique m’ont fait croire qu’une femme analphabète n’est pas éligible. C’est lors de la  formation sur les textes régissant la participation de la femme à la vie politique et au processus électoral dispensée par L’ONG Leadership Challenge, que j’ai su que les textes ont prévu un pourcentage pour la participation des personnes qui comme moi ne savent ni lire ni écrire. Dès lors j’ai pris l’engagement de me battre vaille que vaille pour mes ambitions politiques et citoyennes. Je remercie l’ONG Leadership Challenges et son partenaire VOICE pour ces bagages mis à ma disposition.

Adé Garba

Peulh de son origine Adé Garba, village de Charindawa (Gangara) est présidente des femmes de son parti politique. « J’ai eu une majorité de voix qui m’a value le poste d’élue locale de ma commune. Malheureusement, compte tenu de mon ‘statut de femme’ et de mon ignorance, la place m’a été arrachée sous le fallacieux prétexte que je suis analphabète.  Devant mes protestations continues, un moulin m’a été octroyé en guise de réparation du préjudice causé. Avec les nouvelles connaissances que j’ai acquises sur les textes régissant la participation active  de la femme à la vie politique et le processus électoral, je m’engage à ne plus tolérer aucune tentative d’achat de conscience afin de m’affirmer pour siéger comme élue au sein du conseil communal».

Fatchima Ibrahim

Je suis Fatchima Ibrahim, membre de l’équipe de supervision des centres des élections et de votes de la commune Djirataoua. J’ai été désignée au nom du programme MMD (Mata Masu Dubara) pour contribuer  dans la mobilisation des femmes pour s’engager en politique.  Pour cela, j’ai parcouru dix villages en une semaine et dans ces dix villages il a fallu que je m’impose pour qu’il y ait des femmes dans les équipes de mobilisation qui n’étaient auparavant constituées que d’hommes. L’enrôlement est le 1er pas dans la participation à la vie politique. J’invite les femmes à sortir massivement, à  se battre, à remplir leur devoir citoyen et à se mobiliser autour de leurs sœurs candidates pour porter haut la voix de la femme, car nous sommes plus nombreuses que les hommes, alors pourquoi se laisser dominer ?

Avec la formation et les informations qu’elles ont obtenu de l’ONG Leadership Challenge, elles ont maintenant compris que rien ne leur est impossible sur le plan politique et surtout, qu’elles sont-elles même les instruments du changement qui les concerne. Il est temps de faire cesser toute forme d’abus à l’égard des femmes et de leur rendre la place qui leur est due ! #16jours d’activisme contre la violence faites aux femmes.

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