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Ma confiance, ma puissance

Ecrit par Sitan Coulibaly, Chargée de Lien, Apprentissage et Amplification au Mali.

J’ai le dégoût des hommes car ma figure paternelle a voulu abuser de moi.

Photo dans une classe de lycée lors des sensibilisations

AL : Mon activité extra école était le basket car c’est ma passion, j’ai dû supplier mon papa pour qu’il puisse m’inscrire. Depuis mes 13ans après l’inscription, il m’a confié à mon coach pour qu’il m’aide à réaliser mon rêve. 3ans après le coach a changé de comportement envers moi, lors des entraînements il me faisait des attouchements, me prenait par derrière ou touche mon corps pour m’apprendre à tirer les Balls. Ces actes ont fait que j’ai perdu gout aux entrainements, je suis devenue silencieuse à la maison pensant que mes parents allaient remarquer quelque chose mais rien. Je ne pouvais le dénoncer auprès de mon père car celui-ci avait placé toute sa confiance en lui au point de lui confier la tâche de m’amener et me ramener de l’entrainement mais aussi l’achat de tous mes effets sportifs.

Ne pouvant rien faire après un temps j’ai tout fait pour changer de club d’entrainement et dès lors j’ai coupé toutes relations avec mon ancien coach.

Et aujourd’hui je n’arrive pas à avoir de petit ami car à chaque fois que j’y pense j’ai le dégout des hommes. Et je dirais que c’est devenu ma force parce que je me concentre sur mes études et ma passion.

AL, n’est pas la seule dans cette situation il y’a plusieurs jeunes filles qui sont harcelées par leur enseignant.

AC : C’est commencé quand j’étais au collègue notre enseignant m’a approché et m’a fait des avances et il m’a menacé que si jamais je refuse il va me donner zéro dans toutes les matières (Math, physique et Chimie) qu’il nous enseigne. Je n’ai pas accepté et il me donnait tout le temps zéro dans les trois matières. Et il se justifiait auprès de ma maman en disant que je ne rentre jamais en classe et que j’étais tout le temps dehors avec les garçons. Je n’ai rien dit à mes parents ni à la direction car il avait déjà gâté mon image et je me disais que personne ne va me croire.

Cette histoire m’a beaucoup touché et ça m’a fait perdre l’estime de soi car à chaque fois que j’y pense j’ai honte de moi-même.

Les harcèlements en milieu scolaire ne concernent pas seulement les jeunes filles et ne sont pas que d’ordre physique ou sexuelle les jeunes sont harcelés à cause de leur différence.

AS : Une foi en classe notre enseignant a posé une question et je me suis porté volontaire pour répondre et je bégayais car c’est naturel en moi. Depuis ce jour un camarade de classe a commencé à se moquer de moi et à m’imiter. Après il a incité les autres camarades à le faire avec lui, malgré le fait que je les ai montré que ça ne me plait pas ils n’ont jamais arrêté. J’étais frustré et c’est devenu un complexe en moi car je ne participe plus aux cours par peur qu’on se moque de moi.

Je n’ai pas fait de plainte au niveau de l’administration car je ne voulais pas que tout l’école soit au courant et qu’on se moque de moi. Aujourd’hui au lycée j’ai toujours ce complexe de prendre la parole en classe pour participer, je me contente de bien suivre et apprendre mes leçons pour bien avancer.

Le projet “Agir pour prévenir” mise en œuvre par Femme et Developpement (FEDE) a recensé plusieurs autres témoignages et dans chaque récit les détenteurs de droit ne portent pas plainte car ils se disent qu’on ne va pas les croire. Alors pour remédier à cela le projet à doter les 6 lycées publics de Bamako qu’ils ont ciblé de cellule d’alerte.

La cellule d’alerte est composée de sept personnes (4 filles et 3 garçons) qui sont élus pour un mandat d’une année renouvelable une fois. Elle a pour objectif de contribuer à la réduction des violences dans le milieu scolaire en offrant aux survivants un moyen de recours sûr.

Boites a suggestion pour la mise en place de la cellule d’alerte

Pour permettre aux membres de la cellule de pleinement jouer leur rôle et gagner la confiance des survivants, ils ont reçu une formation sur les textes et procédures existant en matière de prévention et de répression des VGMS. Ainsi ils sont chargés de prendre les plaintes, de s’assurer de la véracité des accusations faites par les survivants et de trouver la meilleure des solutions au problème avec l’aide de FEDE et de la direction (dans certains cas).

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