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Sur la route du pouvoir: L’histoire de trois femmes

Les combats personnels de trois femmes, Nana Harouna, 42 ans, mariée et mère de cinq enfants, Adé Garba, Peulh du village de Charindawa (Gangara) et Fatchima Ibrahim, membre de l’équipe d’encadrement des centres électoraux et de vote du La commune de Djirataoua raconte l’histoire des luttes des femmes pour prendre pied dans l’espace politique dominé par les hommes au Niger. Être une femme, et de surcroît analphabète, peut entraîner toutes sortes d’injustices. On a menti à Nana Haouna pour qu’elle abandonne sa candidature à un siège électoral civique local, Adé Garba même après avoir remporté la majorité des voix pour le siège de l’élu local de sa commune, s’est vu refuser son siège en raison de son statut d’analphabète, Fatchima Ibrahim, responsable de la mobilisation des femmes pour la participation à la politique, a constaté que l’organe de mobilisation n’avait jamais eu de représentation féminine  et elle a dû veiller de manière proactive à ce que les femmes soient incluses dans les équipes de mobilisation auparavant exclusivement masculines.

L’ONG Leadership Challenge, en collaboration avec le projet Voice, a engagé les femmes dans une sensibilisation basée sur les textes de l’élection et de la participation politique. Au Niger, dans certaines communes rurales, il est courant que les candidats politiques invoquent le genre et l’analphabétisme pour priver les femmes de possibilités d’action et de participation politiques. Le manque de sensibilisation aux opportunités d’action positive disponibles pour les femmes analphabètes comme dans le cas de Nana, ou même le fait qu’une femme gagnante soit privée de sa victoire comme dans le cas d’Adé Garba se produisent à plusieurs reprises. Cette discrimination et le manque de conscience politique éloignent les femmes du leadership politique et des organes de décision. Les règles du jeu politique ne sont pas équitables et désavantagent les femmes. Les organismes tels que ceux chargés de superviser les centres électoraux et de vote et la mobilisation des femmes sont dominés par les hommes. Le projet « Participation politique des femmes pour un développement inclusif » (PPFDI), qui signifie « Siyasar Mata, Hanyar Cigaban Al’uma » en haoussa (la langue de la zone du projet), porté par Leadership Challenges, vise à faire de l’inclusion sociale et de la promotion du le leadership des femmes une réalité dans tous les domaines du développement.

De nombreuses initiatives et stratégies ont été mises en place pour prendre en compte la composante féminine, tant à travers les textes qu’à travers le niveau d’application de ces textes, mais le changement souhaité ne s’est pas produit jusqu’à ce que Leadership Challenge change l’approche de sensibilisation de soi des acteurs. femmes, en renforçant leur confiance dans leur propre capacité politique et en leur faisant prendre conscience qu’elles sont elles-mêmes les instruments du changement qui les concernent. Grâce à la formation et aux informations qu’elles ont reçues, elles savent désormais que rien ne leur est impossible politiquement et surtout qu’il est temps de mettre fin à toutes les formes d’abus envers les femmes et que les femmes reprennent la place qui leur revient !

Le projet, mis en œuvre autour des élections locales, législatives et présidentielles au Niger, vise à encourager une mobilisation communautaire dynamique visant à identifier et à créer des conditions propices à l’exercice des droits des femmes en tant que citoyennes en général et de leurs droits politiques en particulier. Cela implique nécessairement, d’une part, de renforcer le leadership des femmes et, d’autre part, de renforcer les leaders d’opinion, notamment les hommes, et de développer leur sensibilité au genre afin qu’ils deviennent des alliés stratégiques pour un développement plus réussi. Le projet envisage de créer une masse critique de femmes leaders éclairées et enhardies afin que le changement se produise et améliore la représentation des femmes dans les organes décisionnels aux niveaux familial, communautaire, local et national.

16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes.

Je m’appelle Nana Harouna, j’ai 42 ans, je suis mariée et j’ai cinq enfants. Je suis le président communal de mon parti politique dans la commune de Gangara (département de Gazaoua). J’ai beaucoup souffert aux côtés des hommes en politique à cause de mon « statut de femme » et aussi parce que je suis analphabète. C’était un frein pour moi car j’avais retiré ma candidature aux élections locales. Les hommes de mon parti politique m’ont fait croire qu’une femme analphabète n’était pas éligible. C’est lors de la formation sur les textes régissant la participation des femmes à la vie politique et au processus électoral dispensée par l’ONG Leadership Challenge, que j’ai appris que les textes prévoyaient un pourcentage pour la participation des personnes comme moi qui ne savent ni lire ni écrire. Dès lors, je me suis engagé à me battre pour mes ambitions politiques et civiques. Je tiens à remercier l’ONG Leadership Challenges et son partenaire VOICE de m’avoir fourni ce bagage.

Adé Garba 

Adé Garba, un Peulh du village de Charindawa (Gangara), est président du parti politique des femmes. « J’ai obtenu une majorité de voix qui m’a valu le poste d’élu local de ma commune. Malheureusement, compte tenu de mon ‘statut de femme’ et de mon ignorance, ce poste m’a été arraché sous le faux prétexte que je suis analphabète. Face à mes protestations incessantes, on m’a accordé un moulin en compensation des dégâts causés. Avec les nouvelles connaissances que j’ai acquises sur les textes régissant la participation active des femmes à la vie politique et au processus électoral, je m’engage à ne plus tolérer aucune tenter d’acheter ma conscience afin de m’affirmer en tant qu’élu du conseil communal.

Fatchima Ibrahim 

Je m’appelle Fatchima Ibrahim, membre de l’équipe d’encadrement des centres d’élection et de vote de la commune Djirataoua. J’ai été nommée au nom du programme MMD (Mata Masu Dubara) pour contribuer à la mobilisation des femmes pour qu’elles s’engagent en politique. Pour ce faire, j’ai visité dix villages en une semaine et dans ces dix villages j’ai dû m’imposer pour qu’il y ait des femmes dans les équipes de mobilisation, qui étaient auparavant composées uniquement d’hommes. L’inscription est la première étape de la participation politique. J’invite les femmes à sortir en masse, à se battre, à remplir leur devoir civique et à se mobiliser autour de leurs sœurs candidates pour porter haut la voix des femmes, car nous sommes plus nombreuses que les hommes, alors pourquoi se laisser dominer?

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