J’ai récemment regardé Nanette, un spectacle de stand-up écrit et interprété par l’humoriste australienne Hannah Gadsby. Le spectacle comprend un commentaire social sur l’inclusion, avec un accent particulier sur les questions LGBTI. C’est une histoire puissante et émouvante de lutte contre la discrimination en général et contre la violence sexiste en particulier.  J’ai été particulièrement frappée par les mots suivants.

Mon histoire a de la valeur. Être rendu impuissant ne détruit pas votre humanité. Votre résilience est votre humanité. Les seules personnes qui perdent leur humanité sont celles qui croient avoir le droit de rendre un autre être humain impuissant. Ce sont les faibles.

Céder et ne pas se briser est une force incroyable. Je veux que mon histoire soit entendue comme j’aimerais entendre les histoires des autres. Pas pour pouvoir blâmer, mais plutôt pour me sentir connectée, pour me sentir moins seule. Parce que la diversité est une force, la différence est un professeur. Craignez la différence et vous n’apprendrez rien. »

Wow, a été ma réaction immédiate, c’est précisément ce que Voice se propose de faire. Pour nous, chaque histoire, et chaque voix a de la valeur. La diversité est la force de Voice et à travers notre « professeur » de lien et apprentissage, nous visons à apprendre ainsi qu’à embrasser la différence afin de célébrer l’inclusion.

Que nous a appris l’année 2018 ?

L’année nous a appris que l’établissement de lien et apprentissage prennent des formes très différentes. Alors que Voice en Indonésie a eu son premier camp d’apprentissage en avril, aux Philippines, le premier sommet a été organisé en août où les partenaires ont été formés sur l’importance des communications stratégiques.  Et au moment où nous parlons, le prochain événement de lien et apprentissage a lieu au Cambodge ! Nous avons maintenant huit facilitateurs de lien et apprentissage (cliquez sur l’onglet des partenaires pour les voir tous) couvrant tous les pays ciblés par Voice. Le rôle des facilitateurs est de réunir les partenaires pour qu’ils apprennent les uns des autres et avec d’autres parties prenantes. Dans la plupart des pays, des lancements ont été organisés. En fait, les facilitateurs eux-mêmes se réuniront bientôt en face à face lors d’une réunion précédant le prochain I-Cube ou Inclusion Innovation Indaba, prévu pour janvier 2019, à Nairobi.

Mais évidemment, et surtout, le lien et apprentissage ont également lieu en dehors des réunions !  Par exemple, lorsque la fondatrice de YAPESDI, partenaire de l’autonomisation en Indonésie, Dewi S. Tjakrawinata, a été invitée à présenter un monologue sur les femmes en situation de handicap confrontées à la violence et aux abus sexuels. Elle s’est sentie honorée mais a également estimé qu’en tant que personne sans handicap, ce n’était pas à elle de les présenter. Elle a donc contacté Siti Rodiah, une jeune activiste sourde, associée à Pamflet, un mouvement de jeunes sourds et partenaire de la subvention d’autonomisation, et le résultat est visible dans une puissante vidéo. C’est le pouvoir de lien et apprentissage, qui offre des opportunités à différents groupes pour aborder la nature intersectionnelle de la discrimination et de la marginalisation.

Parmi les quelque 200 partenaires, nous entendons aussi, lentement mais sûrement, les voix de (sous-)groupes intéressants, qui émergent au sein des cinq groupes cibles et entre eux, tels que les travailleurs domestiques en Tanzanie, au Cambodge et au Mali et les personnes en situation de handicap mental et intellectuel au Mali, au Cambodge, en Tanzanie, au Nigeria, au Laos et au Kenya.

Un autre exemple est celui des organisations représentant les personnes atteintes d’albinisme qui ont trouvé le chemin de Voice au Mali, en Ouganda et en Tanzanie.  Nous avons partagé à plusieurs reprises la triste histoire de Ramata Diarra, la petite fille atteinte d’albinisme âgée de cinq ans qui a été assassinée dans la campagne malienne au cours du mois précédant les élections présidentielles.  Cela a donné lieu à une campagne conjointe de tous les partenaires de Voice au Mali et à une chanson réalisée par Agoratoire.  En novembre, la campagne commune a débouché sur un concert bénévole de Salif Keita, le célèbre chanteur ouest-africain, à Fana, d’où est originaire Ramata. Cela a montré comment des alliances inhabituelles peuvent mener à de grandes choses et avoir un impact plus important. Pour couronner le tout, cette histoire s’est retrouvée dans le rapport phare sur la coopération au développement que l’OCDE a publié en décembre 2018 !
L’art et la culture continuent de jouer un rôle crucial dans Voice, en particulier dans les pays où l’espace civique est sévèrement restreint. Comme au Laos – où Civicus considère que l’espace est fermé – Voice soutient le festival du film de Luang Prubang pour documenter l’inclusion à travers les yeux des groupes cibles eux-mêmes. Il est important de noter que de nombreux récits adoptent une approche intersectionnelle, comme l’histoire d’Ey, un transsexuel en situation de handicap.   De plus, dans un autre exemple de célébration de l’inclusion, Partos the Spindle a collaboré avec Voice pour lancer les prix de NOW-Nous! dans le cadre du festival annuel de l’innovation organisé par Partos.

L’espace civique reste un sujet de préoccupation croissante sur lequel nous avons écrit à plusieurs reprises. Nous avons consacré notre VoiceMail de novembre à la campagne « Together We Speak » en montrant comment les partenaires de Voice relèvent les défis, y compris une perspective globale de l’espace civique au sein des cinq groupes des détenteurs de droits

De plus, un partenaire des Philippines a eu le courage de raconter comment il a résolu un cas de corruption interne, ce qu’il a appris et les mesures qu’il a prises pour minimiser les risques futurs.  Après tout, nous sommes tous humains et être honnête et modeste fait aussi partie de l’ADN de Voice !

Et nous continuons à amplifier les voix des partenaires sur notre site web,, @voicetweetz, Instagram and Facebook avec nos Communications décentralisées Hub au Kenya.

Alors que nous laissons derrière nous l’année 2018, Voice est à mi-chemin de son cycle de vie de cinq ans. Nous avons tiré quelques leçons importantes sur lesquelles l’examen à mi-parcours, actuellement en cours, se penchera plus en profondeur. En 2019, nous visons une plus grande amplification, par exemple en essayant les podcasts, en organisant des échanges de connaissances, en allouant les 14 millions d’euros restants au soutien de grands projets et en portant notre composante  » lien et apprentissage  » à de plus hauts sommets ! Suivez donc cet espace……

Mais pour l’instant, notre gratitude et nos remerciements sont destinés à vous tous, dont les voix et les histoires ont de la valeur et méritent d’être entendues.  #Leavenoonebehind reste notre devise, car la diversité est une réalité, mais l’inclusion est un choix.

Joyeuses fêtes pour ceux qui les célèbrent et à une année 2019 riche en voix !

Au nom de Voice,

Marinke van Riet