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CEDEF pour le Plaidoyer

Une conversation avec un outsider qui est devenu un insider

Par : Olam Rasaphonh, Coordinateur du Projet-LaoPHA

Le « Dialogue sur la mise en œuvre effective de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes », qui s’est tenu à Vientiane, au Laos, a été la première réunion officielle avec des groupes laotiens de soutien par les pairs pour les communautés de travailleurs du sexe, des organisations de défense des droits des femmes, des organisations communautaires, des organisations non gouvernementales (ONG), des groupes de lesbiennes, de gays, de bisexuels, de transgenres et d’intersexes (LGBTI) et des jeunes.

Tout comme au Cambodge, cette réunion avait des objectifs similaires : travailler avec les groupes de soutien par les pairs pour les projets de travailleurs du sexe au Laos, les militants des droits des femmes et d’autres organisations communautaires engagés et consultés dans l’élaboration du rapport alternatif pour la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF). Ils se sont particulièrement concentrés sur les observations finales pour le Laos afin d’identifier les façons dont la CEDEF peut être utilisée comme un outil de plaidoyer par les groupes vulnérables confrontés à la violence, y compris les travailleurs du sexe au Laos.

Le Réseau Asie-Pacifique des professionnel(le)s du sexe (APNSW) s’est entretenu avec Olam Rasaphonh, coordinatrice du projet pour le Laos, afin de recueillir ses réflexions et ses projets d’utilisation des leçons apprises lors de la réunion. Olam Rasaphonh, participante à la réunion, est une femme transgenre et une militante laotienne qui travaille avec et pour la communauté LGBT et les droits des travailleuses du sexe et des transgenres.

Olam Rasaphonh Project Coordinator-LaoPHA
Olam Rasaphonh Coordinateur de projet-LaoPHA

APSNW : Avant cette rencontre, connaissiez-vous la CEDEF ?

Olam : Oui, j’ai participé à un atelier d’une journée sur la CEDEF, organisé par World Education Laos. L’atelier s’est concentré sur les questions générales relatives aux droits de l’homme mais n’a pas mis l’accent sur l’éducation des participants aux questions et aux droits des LGBT et des travailleurs du sexe, ce qui, selon moi, nécessite plus de temps pour être compris.

APSNW : Comment avez-vous vécu cette rencontre ?

Olam : Je pense, autant que je sache, que c’était la première étape concernant la CEDEF avec les groupes de soutien par les pairs pour les communautés de travailleurs du sexe. Cette réunion a été très productive et une bonne façon d’utiliser la CEDEF pour soutenir les groupes vulnérables au Laos, en particulier pour les travailleurs du sexe qui veulent aller de l’avant avec des projets axés sur leurs droits.

APSNW : Saviez-vous que la CEDEF peut être utilisée comme un instrument de plaidoyer pour les droits des travailleurs du sexe ?

Olam : Après cette réunion, je suis maintenant un peu plus consciente de la CEDEF, de son processus et de la façon dont nous pouvons l’utiliser pour le plaidoyer. Je pense que la CEDEF peut être utilisée comme un outil de plaidoyer pour les droits des travailleurs du sexe puisque la CEDEF est une loi internationale que le gouvernement de chaque pays doit appliquer à ses diverses lois locales. À ma connaissance, en RDP lao, il n’existe pas d’organisme gouvernemental, d’ONG ou d’organisation qui s’appuie sur la CEDEF pour défendre les droits des travailleurs du sexe. Certaines des organisations et OSC qui travaillent avec les travailleurs du sexe se concentrent uniquement sur leur santé, par exemple le VIH/sida, les IST et la santé sexuelle en général. Cela signifie que la CEDEF n’est pas pleinement utilisée comme instrument de défense des droits des travailleurs du sexe.

APSNW : Pensez-vous que cette réunion sera utile pour défendre les droits des travailleurs du sexe à l’avenir ?

Olam : Oui, je le sais. Même si au Laos, il n’existe pas de communautés ou de groupes de travailleurs du sexe organisés ou enregistrés. Cette réunion réussit à rassembler sous un même toit les communautés de travailleurs du sexe, les représentants de l’ONU Femmes, les différentes organisations communautaires et les organisations de femmes. C’est l’occasion de partager les expériences, les questions et les problèmes des travailleurs du sexe. Je pense que cette réunion est une étape pour les OSC, les ONG, les organisations de défense des droits de l’homme et les membres de la communauté des travailleurs du sexe pour planifier un futur travail commun sur les questions de plaidoyer des travailleurs du sexe. De même, nous avons reçu une réponse positive de tous les représentants de la réunion. Pour être plus précis, la représentante d’ONU Femmes souhaite travailler sur les droits des travailleurs du sexe.

APSNW : Avez-vous des recommandations ou des suggestions à faire à l’APNSW pour mettre en place un réseau et un plaidoyer pour les travailleurs du sexe en RDP lao ?

Olam : Je voudrais recommander vivement qu’ils établissent un groupe d’entraide et un réseau de pairs liés à la santé et à la violence sexiste pour les travailleurs du sexe, comme étape initiale au Laos. Le travail sexuel est illégal au Laos. D’autres réseaux, comme celui des personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH), m’ont appris qu’il fallait d’abord s’enregistrer au Laos afin d’avoir des preuves à présenter au gouvernement avant de commencer le travail de plaidoyer au Laos.

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