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#BreakTheBias dans l’inégalité des sexes et accroître la participation des femmes

Par: Bounyali Souvankham 

A l’occasion de la journée du 8 mars 2022, Voice au Laos a interviewé Mlle Palina Thongouthoum, chargée de programme d’Oxfam, pour commémorer les réalisations des femmes et faire la sensibilisation pour leur participation. Cette interview couvre les histoires partagées par Palina, une passionnée de l’équité entre les sexes, qui explique comment la participation des femmes est cruciale pour le développement durable, sur le plan environnemental et financier, et comment elle parvient à encourager l’égale participation des femmes lorsqu’elle travaille avec la communauté locale.

Faisons la connaissance de Palina et de son travail.

Il y a 7 ans, Palina a rejoint Oxfam à un jeune âge en tant que soutien aux entreprises. Depuis, elle n’a cessé d’acquérir de l’expérience et a développé une passion pour le travail de développement. Elle gère actuellement le projet d’investissement agricole responsable (RAI – Responsible Agricultural Investment) et a précédemment travaillé comme point focal de sauvegarde d’Oxfam au Laos. J’espère que son parcours inspirera les jeunes femmes qui cherchent à s’améliorer pour leur développement personnel et leur communauté.

Le projet d’investissement agricole responsable (RAI) s’intéresse aux entreprises qui investissent dans les plantations et la transformation du caoutchouc naturel. Ce projet implique de travailler avec les entreprises et organisations en amont et en aval dans l’industrie du caoutchouc naturel et dans la gestion de leur chaîne de valeur. Il est crucial pour les investisseurs d’identifier, d’évaluer et d’organiser des procédures opérationnelles dans un esprit de redevabilité claire, en tenant compte des risques et des opportunités de durabilité dans leurs plans d’investissement.

Le projet est mis en œuvre dans la province d’Oudomxay et vise à ce que les entreprises/investisseurs qui sont impliqués dans l’hévéaculture établissent des politiques et des instructions, communiquent avec les parties prenantes (communautés locales) pour qu’elles soient conscientes des vérifications préalables raisonnables et de l’évaluation de l’impact environnemental et social.

« Il est essentiel de veiller à ce que tous les investisseurs répondent aux besoins locaux et opèrent de manière responsable, conformément aux bonnes pratiques internationales. Surtout lorsque l’investissement dans les usines d’hévéa constitue une part importante et critique des moyens de subsistance des populations locales de la province d’Oudomxay. Il s’agit d’amener tous les membres du ménage (hommes et femmes) à s’impliquer dès les premières étapes, étant donné que la planification et la prise de décision peuvent stimuler la productivité, la rentabilité et la durabilité de l’agriculture et peuvent aider à répondre aux risques et à mettre fin au changement climatique qui est dû à l’utilisation excessive de produits chimiques pour produire les plantes à caoutchouc » a déclaré Palina.

Comment son travail correspond-il au programme de Voice ? Existe-t-il des possibilités de partenariat pour accroître la participation des femmes ?

De plus, le rôle de sauvegarde implique la protection des femmes, la protection contre la violence sexiste, pour l’égalité des sexes et l’inclusion des femmes. Comme elle a été invitée à diffuser des messages sur la protection des femmes auprès des partenaires de Voice, elle a eu l’occasion d’établir des liens et d’apprendre avec l’équipe de Voice comment celle-ci facilite la session de manière créative, en se débarrassant de la méthode traditionnelle de formation, et en se tournant vers une approche innovante de la communication et de l’organisation d’activités pour un apprentissage mutuel et participatif.

Et Palina de poursuivre en déclarant qu’en observant le principe de l’histoire du changement et en participant à PhotoVoice, Storytelling et plusieurs sessions initiées par le programme Voice, elle a adopté avec enthousiasme la technique avec son équipe et ses partenaires pour obtenir la proposition de petite subvention de 2 fonds innovants d’une valeur de 40 000 EURO et 50 000 EURO grâce à l’usage du pitching et l’utilisation de la vidéo sur l’histoire du changement, sans passer par les documents de texte traditionnels et les présentations PowerPoint, pour montrer de manière innovante le problème, la solution, le résultat et l’impact de la proposition.

Changement le plus significatif dans le projet « Petite entreprise, grand rêve

God Help Please (Drama) – Réduire la pollution plastique au Laos 

En 2022, le leadership et la participation des femmes sont-ils toujours sous-représentés au Laos ?

Du point de vue du projet RAI, les femmes sont incontestablement des acteurs clé dans les domaines du changement climatique, de l’agriculture contractuelle et de la plantation de caoutchouc. En fait, le leadership et la participation des femmes ont été améliorés là où, auparavant, 99 % des plateformes de réunion étaient constituées d’hommes qui recevaient également une formation, sollicitaient des feedbacks et élaboraient un plan pour la mise en place des plantations, tandis que les femmes, en revanche, étaient celles qui effectuaient les travaux et, par conséquent, étaient directement touchées par les produits chimiques et les insecticides.

Nous répondons à cela en promouvant la conformité légale aux lois et règlements applicables établis par le gouvernement de la RDP du Laos. Chaque réunion est conçue de manière à prévoir la parité hommes/femmes des participants afin de garantir que tous les membres de la communauté locale aient un accès égal aux droits et aux allocations, à l’écoute et à la reconnaissance des différents points de vue, tout en promouvant des décisions et des activités inclusives qui ont des conséquences économiques, sociales et environnementales, et révéler le degré potentiel d’impact. Les femmes seront formées sur la façon de planter efficacement et en toute sécurité, ainsi que sur l’impact de leurs actions et recevront d’autres informations pertinentes qui les aideront à prendre des décisions éclairées.

« Pour garantir un avenir durable sur le plan financier et environnemental, les femmes doivent être associées dès le départ à la prise de décision et à la planification. À cet égard, elles ont le même droit que les hommes à être formées sur la manière de gérer, d’être protégées et de partager. Les noms des hommes ne sont plus les seuls à figurer sur le titre de propriété de terres, mais les femmes devraient avoir le même droit. Il n’est plus raisonnable de dire que le travail intellectuel est pour les hommes et le travail physique pour les femmes » affirme Palina.

Pensez-vous qu’il soit important de créer un espace pour que les jeunes puissent parler du genre ?

« Un espace pour permettre aux jeunes femmes d’être elles-mêmes et de s’exprimer est essentiel, mais cet espace doit être accompagné d’un sentiment de sécurité. Au Laos, une structure de pouvoir dominée par les hommes existe toujours, mais elle est plus clémente que par le passé. Comme les femmes n’ont pas l’habitude de faire des présentations ou de parler en public, elles sont embarrassées par leur accent et leur choix de mots, et elles délèguent donc cette tâche aux hommes. »

Quels sont les éléments clés pour la création d’un espace sûr pour les femmes dans la communauté ?

« Il existe de nombreux facteurs pour créer un espace sécurisé. Le constat de Palina est que la communication orale n’est pas le seul moyen de communication. Dessiner, écrire, utiliser le langage corporel ou même communiquer avec elles dans leur langue maternelle est un excellent moyen de permettre aux femmes de s’exprimer, d’après mon observation. »

« Le simple fait d’encourager les femmes à s’exprimer serait inefficace si les hommes ne les comprenaient pas et ne les soutenaient pas. Cela fait plusieurs décennies que les hommes dirigent dans le domaine de la politique ; il faudra également un certain temps aux femmes pour s’adapter. Ce que les hommes peuvent faire pour favoriser ce changement, c’est d’être ouverts à l’écoute et de s’abstenir de taquiner ou de se moquer des femmes qui ne sont pas performantes au début. Pour nous, animateurs, il est essentiel d’observer et de toujours tenir compte du fait que pour que les femmes puissent parler, elles doivent se sentir à l’aise, et nous devons être en mesure de faire la distinction entre une participation forcée et une participation volontaire. Par conséquent, il ne faut jamais crier leurs noms. Les actions sont plus éloquentes que les mots, et le fait de voir les femmes participer aux réunions et à l’espace politique est une avancée significative. Les femmes silencieuses ne sont pas le reflet de notre incapacité à faciliter les choses. Parfois, le fait de parler activement ne montre pas si l’on est actif et prêt à agir ou non. Par conséquent, ces changements significatifs prendront sans doute du temps, et l’impact à long terme se fera sentir. »

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