L’International Women’s Rights Action Watch Asia Pacific ou IWRAW Asia Pacific a été créée en 1993 pour  œuvrer  à la réalisation des droits humains des femmes grâce à l’utilisation de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’ égard des femmes (la Convention CEDEF) et d’ autres instruments internationaux des droits de l’ homme. Les fondatrices, un groupe de femmes d’origine asiatique, voulaient lier l’activisme du niveau local niveau avec celui du niveau mondial. En comprenant et en participant aux activités internationales, les femmes travaillant au niveau local seraient en mesure de surveiller et de faciliter la mise en œuvre de la Convention CEDEF au niveau national tout en contribuant à l’établissement de normes au niveau international. Treize ans plus tard, IWRAW Asie-Pacifique travaille dans 14 pays d’Asie du Sud et du Sud-Est et dans plus de 100 pays dans le monde. 

IWRAW Asie-Pacifique se focalise sur les femmes et les ONG de femmes du Sud. Elle travaille principalement à travers des projets de collaboration aux niveaux international, national et local avec des femmes militantes et des ONG; des défenseurs des droits de l’homme; des avocats; des gouvernements et des organisations internationales.  

Comme indiqué ci-dessus, l’une des raisons du caractère unique d’IWRAW Asie- Pacifique réside dans sa position en tant qu’ONG internationale basée dans les pays du Sud, plutôt qu’à Genève ou à New York. Cet emplacement et ses contacts étroits avec des ONG locales lui permettent de baser ses approches analytiques sur les réalités des ONG et des militants dans le Sud afin qu’ils puissent mieux répondre aux causes structurelles de la violation des droits. Grâce à cette approche bien informée, elle examine les causes sous - jacentes des violations de droits ainsi que les forces et faiblesses des efforts des États et d’identifier les facteurs qui sont nécessaires pour créer une culture de respect des normes des droits humains et des cadres institutionnels ainsi que des instruments juridiques qui sont nécessaires pour l’administration de la justice.  Cela leur permet de développer des programmes visant à renforcer la capacité des populations à revendiquer des droits et à renforcer le cadre institutionnel nécessaire pour cela.

Le projet conjoint, intitulé Forging Intersectional Feminist Futures, implique huit réseaux régionaux dans le but de renforcer le développement de mouvements intersectionnels en Asie. Cela forme la base de développement de stratégies de plaidoyers de transformation qui regroupe les voix et expériences vécues des divers groupes de femmes marginalisées et défient plusieurs systèmes d’oppression pour atteindre l’égalité systémique entre les sexes. Les pays impliqués dans ce projet sont le Cambodge, l’Indonésie, les Philippines, l’Inde et le Pakistan, avec des sphères d’impact régionales et mondiales.  

Sur la période de 33 mois, les partenaires du projet organisent des activités en ligne et hors ligne pour :  

• renforcer leurs capacités collectives sur la théorie et la pratique de l’intersectionnalité ; 
• comprendre comment entreprendre le plaidoyer et l’activisme de la CEDEF dans une perspective intersectionnelle; 
• faciliter le renforcement de capacité et la mise en place de mouvements intersectionnels entre partenaires nationaux dans les cinq pays; 
• réfléchir sur leurs expériences de chercher à appliquer l’intersectionnalité dans le plaidoyer et la mise en place de mouvements, tout en documentant ces pratiques; 
• entreprendre l’élaboration de stratégies et la planification du plaidoyer pour offrir une réponse collective et systémique aux manifestations spécifiques de l’égalité des sexes; 
• développer une feuille de route de plaidoyer intersectionnelle féministe, de mouvement transversal, abordant des questions telles que les droits corporels, les droits à la santé, les droits des migrants, les droits numériques, la dépénalisation et la décarcération; 
• mettre en réseau et développer une solidarité inter- mouvement au niveau régional; soutenir les partenaires nationaux pour mettre en pratique des actions de plaidoyer collectives et intersectionnelles, de recherche ou des actions de campagne ; 
• et créer et partager des connaissances avec nos mouvements sur les moyens pratiques d’appliquer l’intersectionnalité dans le plaidoyer, la mise en place de mouvements et les pratiques organisationnelles grâce à des communications créatives. 

Les résultats spécifiques comprennent : 

• Compréhension collective renforcée de l’intersectionnalité et du féminisme intersectionnel parmi neuf réseaux et organisations clés œuvrant à l’éradication des inégalités de genre en Asie. Feuilles de route régionales et nationales inter- mouvements pour un plaidoyer commun décrivant les points d’entrée intersectionnels pour une action collective visant à éliminer les inégalités de genre 
• Documentation des bonnes pratiques et stratégies pour appliquer une approche intersectionnelle à l’élimination des inégalités de genre en Asie. En raison du Covid-19 et des restrictions connexes, les activités qui ont lieu au cours des 18 premiers mois seront organisées en ligne. 
• Renforcement de leurs propres capacités à s’organiser en ligne en suivant une formation sur le plaidoyer numérique et la sécurité numérique et holistique pendant la phase de démarrage. 

Dans le but de surmonter les défis pour le bien-être et la connexion inter – personnelle causées par les mesures prolongées de Covid-19,  des séances trimestrielles de bien-être sont organisées et portent sur des activités telles que la méditation, des séances d’entraînement en ligne, des discussions de groupe, etc. et cherchent à garantir l’accessibilité pour tous. Un montant standard est consacré à tous les budgets d´activités pour répondre aux besoins d’accessibilité allant de l’aide audiovisuelle au langage d’interprétation.