Le changement que nous voulons!
Par Abdoulkader Nouhou, chef de projet du consortium APAC-ABCA
Savez Vous qu’au Niger il existe à présent une charte de l’utilisation des médis sociaux ? Oui ! Elle est le fruit de la collaboration entre deux organisations de la société civiles nigérienne, L’association des Professionnelles Africaines de la Communication (APAC) Niger en consortium avec Association des bloggeurs pour une citoyenneté active, qui vise à élaborer une « Charte des médias sociaux au Niger ». A travers le projet « Yarjejeniya Bisan Labarun Yanar Gizo » qui signifie charte des médias sociaux en français.
Pendant 12 mois, le consortium APAC-ABCA a sillonné 7 régions du Niger pour la présenter, l’expliquer et la faire adopter par la multitude de web activistes, pour leur plus grand plaisir ! Il y a d’abord eu des e-campagne qui ont consisté à vulgariser la charte sur la toile pendant 1 mois, créer des discussions autour avec un public passionné et ces e-campagnes se soldaient par un atelier de renforcement de capacités des jeunes activistes désireux d’améliorer la façon dont le monde doit les percevoir. Voici quelques témoignages.
« Un recadrage est un plus pour un engagement citoyen »
Je me nomme Mohamed Attaka Idrissa, j’ai 29ans, je suis Technicien en maintenance informatique dans une radio privée d’Agadez. J’ai eu à rencontrer beaucoup de difficultés dans ma vie relativement à mes études, j’aspirais à être un journaliste d’investigation mais par manque de moyens financiers, je n’ai pas pu réaliser mon rêve. Cependant avec l’avènement des médias sociaux je me suis très tôt reconverti et aussitôt familiarisé avec le numérique. Je suis aujourd’hui blogeurs activiste.
La charte des médias sociaux m’a permis de recadrer mon intervention sur la toile et de vérifier la véracité de l’information dans le respect des droits humains et de préserver ma source d’information. J’ai beaucoup appris avec le consortium APAC-ABCA à travers L’utilisation de CANVA. Cette application m’a facilité les montages de photos et vidéos et actuellement mes publications tendent à me donner le gout d’être un expert en communication. Le consortium n’a ménagé aucun effort pour nous outiller à travers la vulgarisation de la charte des médias sociaux, sous financement du programme VOICE ».
S’assurer de la véracité de nos informations pour une meilleure crédibilité auprès de nos abonnés
Je m’appelle GARBA DJIBO NANA ABSATOU j’ai 30 ans je suis bloggeuse, titulaire d’une licence en communication pour le développement.
Dans ma communauté, les réseaux sociaux sont mal perçus et font l’objet de critiques par ses utilisateurs. J’avais du mal à digérer les critiques des personnes qui ne me connaissent que virtuellement et qui pensent que les réseaux sociaux sont juste un moyen de distraction et de règlement de compte et qu’en faire un métier est juste une perte de temps. Cependant, ces préjugés commencent à s’estomper grâce à la formation du consortium APAC-ABCA. Après la formation, je faisais mes publications avec beaucoup plus de fierté et d’assurance, car maintenant pour chaque publication que je fais, je m’assure bien de la véracité et de la fiabilité du contenu. J’ai également appris à toucher ma cible.
La charte c’est une règle, je pense que c’est aussi une assurance pour tout blogueur. Elle est une solution contre les mauvaises pratiques sur les medias sociaux. Nous remercions Le programme Voice d’avoir financé ce projet, car aujourd’hui les médias sociaux font partie de notre vie. Il faut donc les réglementer, former et sensibiliser les usagers des médias sociaux afin qu’ils servent d’outils à la construction de notre société et non sa destruction ».
Une formation pour une meilleure plus-value
Je m’appelle Ismaël Abdoulaye Naoumani j’ai 24 ans. Je travaille à la radio Alternative en tant que journaliste. Je suis passionné du métier de la communication mais par manque de moyen j’ai dû sursoir à la soutenance de mon diplôme de communication.
Cela m’a beaucoup bouleversé, j’étais désorienté. Je me suis contenté de faire des publications via le réseau social Facebook pour m’exprimer sans savoir que cet outil pourrait m’aider à être utile à ma communauté. Et cela a coïncidé avec ma rencontre avec le président du REZOPANACOM (Organisation de Diffusion d’information sur les réseaux sociaux) d’Afrique en l’occurrence Kakry. Après une longue discussion alors il m’a initié sommairement à la création et gestion d’une page Facebook. C’est de là qu’est partie la création du REZOPANACOM Niger. Par manque de formation, il nous est arrivé de publier des fausses informations sans nous rendre compte que c’était de la désinformation. Cela est dû au manque de formation et d’expérience à cette époque. La formation que j’ai reçue du consortium APAC-ABCA sur la charte des médias sociaux m’a donné une plus-value de clarté dans mes publications. Cette charte m’a permis de mesurer les conséquences d’une publication, de vérifier une information avant de la publier bien que je sois journaliste. J’ai su aussi comment je peux être utile à ma communauté à travers les médias sociaux. En fin cette charte nous a donné un champ de vision plus précis vu sa pertinence et son impact sur les contenus de nos publications. »
Savoir relever les défis
Je me nomme Ousmane Hamani Issoufou j’ai 23 ans, je suis bloggeur activiste.
Mon intégration sur les médias sociaux découle juste d’une passion, car je ne suis pas journaliste de formation et je n’ai aucune formation de base en utilisation des réseaux sociaux, mais j’aime écrire et partager avec les autres ce que je ressens au plus profond de moi, l’environnement dans lequel je vis, également de dénoncer certaines pratiques ou attitudes qui nuisent à notre société. Le manque de formation en recherche et partage d’information m’a parfois conduit au partage des « fakenews », des photos et vidéos sans cacher au préalable l’image de la personne. Cependant j’ai eu à bénéficier de la formation sur la charte des médias sociaux dispensée par le consortium APAC-ABCA, Il est indispensable à tout bloggeur de connaitre l’esprit de cette charte, quant à moi je me suis lancé un défi personnel : respecter toutes les dispositions de la charte car celles-ci énumèrent les droits et les devoirs de tous les bloggeurs.
Cette série de formations et de campagnes de sensibilisations nous ont permis de connaitre la charte des medias sociaux pour qu’à la fin chaque blogueur arrive à jouir de son rôle d’activiste dans les règles de l’art »