Chaque réussite commence par un rêve…
Ecrit par Sitan Coulibaly, Responsable de Lien, Apprentissage et Communication de Voice à OXFAM au Mali
Mon rêve c’est de devenir journaliste pour pouvoir voyager de village en village afin de véhiculer des informations sur le droit des jeunes femmes et filles. J’étais une jeune fille impuissante face à l’exode rural dans mon village, la déscolarisation des jeunes filles, le mariage précoce et/ou forcé et les grossesses précoces.
Yama Diallo
Je me présente, Je suis Yama Diallo. Une détentrice de droit sur le projet d’autonomisation intitulé d’un Dialogue inclusif entre jeunes femmes et filles et leurs parents dans la commune rurale de N’Gara de l’ONG CITOYENNE.
J’ai 15 ans et je suis du village de N’Gama à Ségou la 4eme région administrative du Mali. N’Gama est un village où l’exode rural est beaucoup développé parce que peu de fille sont inscrites à l’école ou ne finissent leurs études car arrivées à un certain âge elles sont obligées de se marier. Ce phénomène est aussi encouragé par les parents car ils influencent leur enfant en disant que « tu as vu l’enfant du voisin? Elle est partie dans la capitale pour travailler et a amené beaucoup d’argent à ses parents pourquoi tu ne fais pas de même ».
J’au eu le même problème avec ma maman et j’étais sur le point de quitter l’école pour partir car j’avais mal de l’entendre dire cela chaque jour.
Avant de prendre ma décision j’ai eu connaissance de certaines jeunes filles leaders qui mettent en œuvre le Dialogue inclusif entre jeunes femmes et filles et leurs parents dans la commune rurale de N’Gara dans notre village pour sensibiliser au tour de ces sujets que j’ai énuméré au début. Cette rencontre a fut une grande chance pour moi car j’allais abandonner l’école et j’ignore les choses qui auraient pu m’arriver.
J’ai intégré le groupe et j’ai reçu une formation sur les Violences Basées sur le Genre, les droits de l’enfant, le mariage précoce et ou forcé ; les conséquences de l’exode rural et les techniques de communication.
Après cette formation j’ai commencé à instaurer une discussion entre ma maman et moi sur les différents sujets, au début elle ne me donnait pas le temps car ces sujets sont considérés comme tabous entre mère et fille. Mais au fil du temps et parce que j’ai compris l’importance de l’éducation j’ai pu la convaincre pour qu’elle me laisse continuer l’école. Elle me dit ceci « Ma fille je ne savais pas tout ceux-ci, les conséquences de la déscolarisation des filles et l’exode rural grâce à toi je vais pouvoir parler de ces sujets avec les autres mamans. Nous ne voyons que celles qui ramènent de l’argent mais beaucoup de fille sont violentées dans la capitale et la plupart reviennent avec des enfants et les mains vident »
J’ai continué mes sensibilisations auprès de mes pairs qui voulaient abandonner l’école pour l’exode rural, j’ai pu convaincre quelques-unes mais d’autres non, mais je ne me décourage pas car cela me tient à cœur et je vais continuer.
C’est à travers ces sensibilisations que j’ai nourri la passion du journalisme, j’aimerais terminer mes études et devenir une grande journaliste communicatrice pour véhiculer le plus de message possible afin d’atteindre le maximum de personne mais surtout de pouvoir être en contact avec les communautés pour discuter avec eux sur leurs histoires et leurs vécus afin de donner les bonnes perspectives au public.