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Le pouvoir de la jeunesse !

Réflexion sur l’événement d’apprentissage pour les jeunes ambassadeurs

Par Emma Mengo, militante de l’Initiative pour l’égalité et la non-discrimination – Initiative for Equality and Non-Discrimination (INEND),  Kenya, et Ronald van Moorten, chercheur à Oxfam Novib.

Le 19 octobre 2019, Oxfam Novib et Voice ont co-organisé l’événement d’apprentissage Youth Power: Making Space for Young Ideas to Create Social Change – Pouvoir de la jeunesse : créer un espace pour les jeunes idées dans le but de réaliser le changement social. Emma, ​​membre du personnel d’INEND, une ancienne partenaire d’autonomisation de Voice, a été invitée à se joindre à l’événement en tant que panéliste et à participer au festival Remise des prix NOW-Us! Lors du Partos Innovation Festival.

Voici quelques-unes de ses réflexions!

En mi-2019, j’ai reçu un e-mail m’invitant à rejoindre et à diriger avec d’autres jeunes militants un événement d’apprentissage sur le pouvoir des jeunes : une série d’ateliers, de présentations et de discussions dirigée par des jeunes sur la manière dont les donateurs et (I) les ONGs peuvent mieux soutenir l’activisme des jeunes.

Je ne sais pas pour vous, mais j’étais déjà acquise à l’activisme des jeunes!

Je m’appelle Emma Mengo. Je suis une jeune femme kényane résidant à Mombasa, au Kenya et j’ai eu l’honneur de participer à l’événement d’apprentissage Youth Power à La Haye. Je travaille actuellement à l’Initiative pour l’égalité et la non-discrimination (INEND), une organisation communautaire créée en 2015 à Mombasa et qui lutte contre la violence à l’égard des minorités sexuelles et de genre (MSG). INEND avait précédemment établi un partenariat avec Voice dans un projet intitulé « Action collective fondée sur des preuves pour renforcer le leadership lesbien, bisexuel et queer (LBQ) au Kenya  ».

Lors de l’événement d’apprentissage, j’ai été rejointe par d’autres jeunes militants et militantes d’Afrique et d’Asie, à savoir le Somaliland, l’Égypte, la Tunisie, le Nigéria et le Pakistan. Ma rencontre avec ces six autres jeunes pionniers m’a semblée familière. C’était comme si nous vivions dans le même pays parce que je m’identifiais avec leurs histoires et leurs défis avec tellement de facilité! Il s’agissait de jeunes qui, comme moi, s’efforçaient de lutter contre la mauvaise gouvernance et la corruption, les pratiques culturelles inhumaines et la discrimination des groupes minoritaires. Ce n’est pas le sentiment d’être chez moi que j’envisagerais pour quiconque, mais je me sentais comme chez moi avec les gens que je rencontrais pour la première fois.

« L’événement d’apprentissage Youth Power! a été co-organisé par Oxfam Novib et Voice. Nous avons eu l’honneur d’avoir 6 jeunes militants du monde entier, qui ont conçu ensemble l’événement et se sont joints à nous pour une journée d’apprentissage et de partage, avec plus de 70 participants. Les jeunes leaders ont animé une réflexion sur l’activisme des jeunes et les nouvelles manières d’inclure les jeunes femmes et hommes. Ils ont mis les participants au défi d’intégrer cela dans leurs programmes et politiques en tant qu’ONG et donateurs. J’ai eu le privilège de coordonner l’organisation de l’événement et de travailler avec de jeunes militants comme Emma pour organiser la journée. La passion, la détermination et les initiatives innovantes de travail de ces jeunes leaders en ont fait un événement impressionnant. Les jeunes sont en effet l’avenir. Leurs voix ont besoin d´être entendues et incluses, ici et maintenant. »

Ronald van Moorten, chercheur, Oxfam Novib

Le thème de l’événement s’inscrivait parfaitement dans le cadre de mon travail quotidien et de ma cause. Nous avons passé cinq jours ensemble à La Haye, ce qui nous a permis de préparer l’événement de façon conjointe. Ces préparatifs ont consisté à apprendre à se connaître, chacun des jeunes activistes présentant son domaine de travail, ce qui les a inspirés à se dédier à cette cause et les défis auxquels ils sont généralement confrontés, à créer du contenu pour les présentations et des tables-rondes ainsi que des enseignements du personnel d’Oxfam.Le thème de l’événement s’inscrivait parfaitement dans le cadre de mon travail quotidien et de ma cause. Nous avons passé cinq jours ensemble à La Haye, ce qui nous a permis de préparer l’événement de façon conjointe. Ces préparatifs ont consisté à apprendre à se connaître, chacun des jeunes activistes présentant son domaine de travail, ce qui les a inspirés à se dédier à cette cause et les défis auxquels ils sont généralement confrontés, à créer du contenu pour les présentations et des tables-rondes ainsi que des enseignements du personnel d’Oxfam.

Au cours de l’événement d’apprentissage, nous avons partagé notre travail sous forme de présentations d’affiches, animé une série d’ateliers et engagé un débat avec Tijmen Rooseboom, ambassadeur pour Youth, Education and Employment – Jeunesse, Éducation et Emploi, du ministère néerlandais des Affaires étrangères. J’ai fait périodiquement des présentations à quatre groupes différents de participants sur l’accès (ou plutôt le manque d´accès) aux services de santé par les minorités sexuelles et de genre au Kenya en raison des lois anti-homosexuelles et punitives en place. J’ai également souligné les mesures prises par INEND et d’autres organisations similaires au Kenya pour changer la situation.


Emma faisant une présentation sur les mesures qui ont été prises

Au cours de l’atelier, j’ai travaillé en équipe avec une femme incroyable du Somaliland qui défendait les droits des jeunes filles et luttait contre les mutilations génitales féminines (MGF). Nous avons abordé la façon dont les droits à la santé sexuelle et reproductive, les normes de genre et le changement de comportement limitent le travail que nous faisons. Nous avons mené des conversations avec les participants sur les réalisations faites à ce jour, les défis à relever, et avons présenté des recommandations que nous avons ensuite partagées avec le groupe.

Au cours du débat, nous avons eu des discussions, d’une part, sur la manière dont les donateurs peuvent mieux soutenir les jeunes militants, étant donné que la plupart d’entre eux ne travaillent pas dans le cadre de groupes établis et organisés et, d´autre part, ce que les donateurs et les ONG internationales peuvent faire pour protéger l’espace civique et les jeunes militants.

Après l’événement d’apprentissage, j’ai eu la chance de participer au Partos Innovation Festival à Amsterdam, qui était une avenue de réseautage et d’échange d’idées, de nouvelles tendances et d’innovations entre particuliers, organisations privées et publiques.

Mes activités préférées de la journée étaient d’assister à la séance de plaidoyer bien ciblée, d’écouter les conférenciers, Yetnebersh Nigussie et Nidhi Goyal, qui ont parlé avec tant de passion de la création d’égalité des chances pour les personnes en situation de handicap! Ce qu´on peut retenir de Partos? Je pense toujours à la joie et à l’inspiration que le Prix Now-Us! ont provoqué. Et que dire des danses au son de la musique syrienne? C’était spectaculaire!

Yote tisa, kumi …. est une phrase en swahili qui se traduit directement par «Tous les neuf, dix» pour signifier qu’il y a tellement de choses à dire sur quelque chose, mais qu’une seule peut être soulignée. Pour moi, cette chose est que j’ai eu l’expérience d’apprentissage et de réseautage la plus vaste et la plus pratique de tous les temps. Tous les événements auxquels j’ai participé pendant ce voyage ont été un succès! J’ai pu voir et j’ai été inspirée par le fait que tout le monde travaille pour changer quelque chose de désagréable dans la société. Si je devais payer pour les connaissances que j’ai acquises grâce à ces événements, je suis sûre que je n´aurais pas pu me le permettre, sans oublier que j’ai eu la chance de visiter la Cour internationale de Justice de la Haye et d’assister à une session des pourparlers de La Haye! (L’avocat en moi ne pouvait pas demander mieux!)

Les cinq jours passés à La Haye ont été les meilleurs jours de l’année 2019 pour moi. Sans conteste, la chose que je ne pouvais toutefois pas supporter, était (ce que je considérais jusque-là comme impossible), les basses températures! J’ai vécu toute ma vie sur la côte kenyane où les températures descendent rarement en dessous de 25°C. Par conséquent, c’était un peu hilarant de voir que j’étais presque toujours la seule personne dans la pièce qui était toute emmitouflée! Dans l’ensemble, je le referais encore si c´était à refaire, je rencontrerais avec plaisir toutes les personnes que j’ai rencontrées, je referais à nouveau toutes les conversations, je déambulerais dans les rues de La Haye et je mangerais toujours autant de pain, qui constituait, étrangement, l’essentiel de chaque repas!


L’équipe de Youth Power! Avec, à l´arrière, Tijmen Rooseboom, ambassadeur de la jeunesse avec le MOFA néerlandais (Ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas)
 

Voice souhaite remercier tout particulièrement Emma et Ronald d’avoir partagé leurs réflexions avec nous! Cliquez ici pour plus d’informations sur tous les participants de l’événement d’apprentissage Youth Power 2019.

Pour plus d’informations sur l’événement d’apprentissage, « Youth Power: Making Space for Young Ideas to Create Social Change – Le pouvoir de la jeunesse: créer un espace pour les jeunes idées dans le but de réaliser le changement social», n’hésitez pas à contacter Ronald via Ronald.Moorten@oxfamnovib.nl.

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