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De l’Asie à l’Afrique

Prêter attention aux jeunes et aux femmes dans l’agriculture

Par Kayla Lapiz, Agente de Lien, Apprentissage et Amplification, Voice Philippines et Aida Toye, Responsable de Programme, Voice Niger

En octobre 2020, un échange d’apprentissage organisé par trois équipes nationales de Voice – Indonésie, Philippines et Niger – s’est finalement concrétisé. Tout a commencé quand EngageMedia, un ancien animateur de Lien et Apprentissage de Voice Indonésie, s´est intéressé à l´organisation d´un partage transnational autour des jeunes, des femmes et de l’agriculture. Le Niger a repris le flambeau de cette idée. Plus tard, les Philippines ont rejoint le groupe. 

Trois partenaires d´Innovation & Apprentissage ont été invités à participer. Ce fut tout d´abord Mooriben, une fédération de syndicats agricoles basée au Niger, qui, grâce à un projet Voice, a créé un jeu télévisé comme plateforme pour vulgariser les bonnes pratiques agricoles. Ce fut ensuite AKATIGA, une organisation indonésienne qui se focalise sur la recherche, l’influence sur les politiques, le suivi et l’évaluation, et qui a travaillé sur un projet encourageant les jeunes à exploiter leurs compétences dans l’agriculture et à y voir un moyen de subsistance viable. Enfin, ce fut KAISAHAN, une organisation non gouvernementale des Philippines qui promeut une société durable et humaine et qui habilite les groupes marginalisés, tels que les agriculteurs et les travailleurs agricoles, à entreprendre leur propre développement. Le projet Voice de KAISAHAN visait à combler ce fossé intergénérationnel dans l’agriculture. EngageMedia a facilité l’échange entre les différentes organisations, ce qui a abouti à une aventure extraordinaire.

It was an interesting journey of co-creation, admittedly taking a longer time as expected given the hectic schedule each organisation already had and the time differences among the countries. Additionally, the language barrier was an elephant task by itself! We had to translate from Bahasa to English, from English to French, then from French to Djerma… the time, energy and resources it took! But this did not stop the three organisations and us to take on the challenge and push with it. 

Malgré quelques interruptions et retards, ce qui s’est passé pendant l’événement était merveilleux. Le groupe a décidé d’organiser un webinaire centré sur deux questions d’apprentissage:

  1. Comment développer ou renforcer le transfert intergénérationnel des connaissances dans les processus agricoles?
  1. Comment augmenter la visibilité des agricultrices dans le processus agricole?

Mis à part les difficultés techniques, le webinaire s’est bien déroulé et a servi de plateforme exploratoire pour tout le monde. Des présentations ont été faites par chaque organisation, suivies de séances en petits groupes où les deux questions d’apprentissage ont été approfondies.

À l’issue du débat, il a été souligné que la formation et le renforcement des capacités seraient les moyens les plus efficaces de partage intergénérationnel et de transfert des connaissances. Ceux-ci permettraient aux deux groupes d’avoir une voie de dialogue sur les problèmes et les défis et d’apprendre les uns des autres, non seulement sur la culture et la production de nourritures, mais aussi sur la chaîne de valeur agricole et l’intégration des techniques traditionnelles et nouvelles dans l’agriculture. Les participants pensaient également que les centres de formation ou les institutions de formation formelles seraient utiles pour encourager les jeunes à adopter l’agriculture comme profession ou domaine de spécialisation. Les établissements d’enseignement pourraient également promouvoir l’agriculture en incorporant des activités dans leurs programmes, d’autant plus que les techniques agricoles de base sont importantes pour l´apprentissage des populations. Les organisations ont exprimé l’espoir qu’un lien intergénérationnel peut / pourrait être établi et que les lacunes dans les connaissances des hommes et des femmes seront comblées.

Une observation commune (et un défi) à toutes les organisations était la faible participation des jeunes femmes dans leurs programmes. En effet, la participation des femmes à la prise de décision et l´organisation dans le processus et mouvement agricole est importante, et le fait de faire entendre leur voix est une étape importante pour les aider à participer de façon significative. Cela peut commencer à travers le renforcement de la sensibilisation et l´accroissement de leurs connaissances sur les techniques agricoles, car la plupart d’entre elles n’y ont pas accès. Toutefois, cela va ensemble avec la nécessité d’offrir aux femmes des opportunités d’accéder à la terre. Ce qui pourrait alors mieux les motiver à s’impliquer dans les processus agricoles. De plus, l´idée a été émise que l´amélioration des connaissances des jeunes femmes sur la valeur nutritionnelle des aliments pourrait aider. Enfin, un système de mentorat entre les femmes plus âgées et plus jeunes peut être mis en place pour motiver, espérons-le, les plus jeunes à apprendre et à s’engager.

Photo de KAISAHAN sur Facebook

Une bonne pratique que les organisations ont partagée et qui s’est avérée utile est l’utilisation des médias sociaux pour partager les informations et encourager les échanges. Par exemple, KAISAHAN dispose d´une page et d´un groupe d’apprentissage en ligne où les membres partagent tout sur l’agriculture. On a trouvé que c’était un moyen efficace d’impliquer les jeunes, car la plupart d’entre eux se retrouvent sur ces plateformes médiatiques. Quant à AKATIGA, ses membres ont utilisé un groupe de messagerie en ligne comme tremplin pour que les femmes s’expriment. Ils ont remarqué que la plupart des jeunes femmes étaient au début timides pour partager leurs pensées avec un plus grand groupe, et que le fait de les partager d’abord dans un cercle plus restreint (via les groupes de chat en ligne) les a aidées à se sentir plus en confiance pour faire de plus larges partages. Mooriben a souligné que les jeunes devraient être aidés à s’organiser en groupes. Il est également nécessaire de les sensibiliser au niveau local. De plus, cette organisation a commencé l’utilisation de la radio communautaire pour faciliter la communication intergénérationnelle et couvrir les activités agricoles, en particulier dans les régions où la connexion Internet est faible.

Les plus jeunes participants ont dit qu’ils aiment apprendre et essayer de nouvelles choses. Il leur sera utile de savoir que différents matériels ou programmes de mentorat existent pour leur permettre de comprendre la valeur de l’agriculture et de s’y engager professionnellement. L’agriculture familiale a également été partagée comme une bonne approche car tout le monde, jeunes et vieux, hommes et femmes, est impliqué. En fin de compte, les trois organisations estiment que pour maintenir l’agriculture vivante et valorisée, cela passe par une bonne organisation – et suppose aussi bien une approche intergénérationnelle qu´une perspective de genre qui doit se développer et prospérer.

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