Ecrit par Sitan Coulibaly, chargée de Lien Apprentissage et Amplification au Mali.

Je suis content et je ne pense plus à ma maladie

Telle est la phrase la plus répétée par les jeunes déficients intellectuels lors d’une séance de répétition de danse, de théâtre et de chant.

Le projet intitulé « Pour l’affirmation de soi et l’élan de la participation socioéconomique » mis en œuvre par le centre JIGIYA-SO, consiste à défendre et à promouvoir les droits des personnes en situation de handicap, notamment les adolescents(es) déficients mentaux de la commune de Kati, victimes de délaissement familial et d’exclusion sociale, à travers l’accompagnement, le renforcement des capacités, la sensibilisation et le plaidoyer/lobbying.

Le projet entend donc prendre en compte les droits à l’éducation, l’accès aux soins de santé et aux sources de revenus des jeunes déficients mentaux, comme source de pouvoir qui leur donnera la capacité de s’exprimer et de participer librement à la vie de la communauté.

Fatoumata Keita détenteurs de droits

Aujourd’hui j’arrive à effectuer les travaux ménagers tel que la vaisselle et nettoyer la maison, ma maman me complimente à chaque fois et cela me rend heureuse. Avant j’étais toute seule dans mon coin, mais les activités au centre m’ont permis de m’exprimer et d’apprendre à danser, chanter et faire du théâtre au tour de nos préoccupations je suis épanouie  dit-elle avec un grand sourire.

Les activités que nous faisons ici, nous aident à guérir et à oublier notre maladie. J’arrive maintenant à m’exprimer devant les inconnus. Un des théâtres dans lequel je joue est basé sur notre vie dans la société. Nous abordons le fait que nous sommes comme les autres et nous ne méritons pas d’être rejeté par nos familles. Nous espérons que quand les parents viendront nous regarder ils prendront cela en considération.

Personnellement je suis impressionné par la capacité d’apprentissage des jeunes, je m’occupe de la programmation des activités, au début j’avais prévu des séances pour un mois ou deux mois mais les jeunes arrivent à les apprendre en deux semaines ou trois semaines.

Les activités de danse, théâtre et chant ne sont pas les seules occupations des jeunes au centre. Les encadreurs s’occupent aussi du développement de talent des jeunes pour leur autonomisation et réinsertion dans la société. Avec le soutien des encadreurs les jeunes arrivent à faire des tableaux, des portes clés, des sacs, des bracelets et bien d’autres choses avec comme matière première les perles qui sont bien convoitées par la société malienne.