Par l’équipe de projet de Voice du Sentrong Pagpapalakas ng Negritong Kultura at Kalikasan.

Historiquement, les populations autochtones des Philippines, issues de la chasse et de la cueillette, vivaient en groupes, se déplaçant fréquemment d’un endroit à l’autre. Il était donc difficile pour eux de s’organiser et de s’unir pour prendre position sur les questions de développement. Mais de nos jours, tout cela est en train de changer. Grâce à un projet d’autonomisation mis en œuvre conjointement avec le Sentrong Pagpapalakas ng Negritong Kultura at Kalikasan (SPNKK), les communautés autochtones sont sur la voie d’entreprendre ensemble des actions collectives, de mettre en lumière les problèmes critiques qui les affectent et de revendiquer leur espace politique.

Deux membres de la communauté autochtone partagent leur expérience de participation et de gestion d’activités dans le cadre de leur projet Voice. Le premier témoignage est celui de Ricky Noblesala, un mobilisateur communautaire local représentant la communauté tribale Manide.

RICKY NOBLESALA

Mobilisateur local Manide

Un coordinateur autochtone partage son expérience

La sécurité foncière de notre domaine ancestral est importante pour nous, les Manides. Pendant longtemps, nous avons été dépossédés de nos terres, nous déplaçant d’un lieu à l’autre, vivant sur la propriété d’autres personnes dans les basses terres. Nous n’avons jamais ressenti la sécurité ou la liberté inhérentes aux peuples autochtones parce que nous n’avions pas de terres à nous. La terre est notre vie, mais en raison de notre situation actuelle, nos pratiques traditionnelles et notre mode de vie en tant que Manide sont limités et dépendent de celui qui possède la terre que nous occupons actuellement.

Grâce à notre partenariat avec Sentrong Pagpapalakas ng Negritong Kultura at Kalikasan (SPNKK) et Voice, j’ai eu l’occasion de partager la situation à laquelle nous sommes confrontés par rapport à notre domaine ancestral.

Une décennie entière est passée, mais notre demande de reconnaissance légale de la propriété de notre domaine ancestral est toujours dans l’incertitude. Au début, en tant que jeune organisateur, je ne savais pas par où commencer, je ne savais pas que je pouvais parler au nom de ma communauté. Mais la SPNKK a organisé une session de partage avec d’autres leaders Aeta à Capas, Tarlac. Les leaders ont partagé les stratégies, les approches et les procédés qu’ils ont utilisés pour remplir les conditions requises pour la revendication de leur domaine ancestral, qui sont compilées dans un « claimbook ». Pour vous dire la vérité, je n’avais aucune idée de ce qu’était un « cahier de revendications » et de son importance dans le traitement d’une revendication de domaine ancestral. Mais grâce aux échanges avec d’autres leaders Negrito, j’ai pris conscience de la direction à suivre et j’ai trouvé la motivation nécessaire pour faire valoir nos droits sur notre domaine ancestral.

Grâce au projet Voice, la question (foncière) qui était en sommeil depuis près de deux décennies a été relancée. Enfin, le processus avance et les choses sont beaucoup plus claires maintenant.

Malgré les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du projet, notamment pendant la pandémie, la communauté est reconnaissante des conseils qu’elle a reçus de ses groupes de soutien. Nous sommes très reconnaissants de ce soutien, qui nous permet de poursuivre le processus et de faire avancer la lutte pour revendiquer nos droits sur notre domaine ancestral.

Voice from Manide representative_English finalDownload

L’autre témoignage est celui de Jomar Cirilo, un chef de projet de la communauté Batak. À travers une vidéo, il raconte comment s’est déroulé le voyage pour lui, quels sont les défis à relever et les expériences importantes qu’il a vécues pour l’autonomisation de sa communauté.

Le projet continue d’enrichir le partage des connaissances non seulement au sein de leurs tribus, mais aussi avec les acteurs sociaux pertinents. Ils cherchent à découvrir des opportunités d’échange de bonnes pratiques et, en même temps, à formuler les problèmes qui les affectent à une communauté plus large.