Le Women’s Legal and Human Rights Bureau Inc. (WLB en anglais), autrefois appelé Women’s Legal Bureau / Bureau juridique des femmes, a été créé en 1990 par des féministes défenseurs de droits humains qui voulaient aborder de façon efficace les préjugés dont souffraient les femmes philippines devant la loi et dans le système juridique. Le WLB est apparu comme la première organisation juridique consciemment féministe à faire pression pour un plaidoyer juridique féministe en tant que stratégie pour la promotion et la défense des droits humains des femmes. Kalyanamitra a été créée le 28 mars 1985, comme étant la première organisation féministe à Jakarta, en Indonésie.

L’organisation a une vision à long terme pour créer un système communautaire et étatique ou règne l’égalité des sexes et la justice en renforçant les capacités des femmes à l´aide du principe des soins et de solidarité. WLB et Kalyanamitra travaillent main dans la main pour mettre en œuvre ce projet. Ces organisations ont joué pendant plus de deux décennies un rôle actif au sein des mouvements des femmes dans leurs pays respectifs et en Asie du Sud-Est. En tant que telles, elles ont constamment appliqué les perspectives féministes dans leurs actions de plaidoyers qui comprennent l’éducation des organisations des femmes à la base, l’élaboration de modules, et l´offre de formations sur les droits humains des femmes.

Le mépris flagrant de l´Etat de droit, l´omniprésente culture de l’impunité, l’intensification de la répression politique et l’intégrisme conservatif sont des espaces démocratiques contraignants en Asie du Sud-Est (ASE), en particulier aux Philippines et en Indonésie. Le paysage socio-politique difficile engendre des espaces plus violents et discriminatoires pour les femmes. Par exemple, l’Indonésie est toujours aux prises avec des règlements nationaux et locaux discriminatoires tandis que les Philippines souffrent toujours de la violence misogyne parrainée par l’État. Tout cela normalise les violences contre les femmes et les filles, et en particulier les femmes souffrant de marginalisation, telles que les minorités sexuelles (LBTQ), les femmes en situation de handicap, les femmes autochtones victimes de violence (sexuelle) et les femmes en risque d’exploitation.

Ce projet École féministe pour femmes et jeunes militantes en Indonésie et aux Philippines permet à une nouvelle génération de femmes / jeunes femmes ( marginalisées ) de devenir des militantes et des leaders engagées à œuvrer pour le changement social, l’égalité et la protection des femmes et des filles à travers la mise en place du mouvement des femmes. À cette fin, des modules de leadership féministe sont développés spécifiquement pour l’Indonésie et les Philippines, et plus tard pour l’ASE en général, en tenant compte des contextes distincts des deux pays ainsi que de leurs similitudes en particulier pour les femmes marginalisées. Les discussions en atelier pour le développement de modules impliqueront les communautés de femmes marginalisées, des vétérans militants et jeunes féministes pour la promotion de l´apprentissage intergénérationnel.

Les modules sont écrits dans les langues locales pour que les communautés et même les jeunes femmes puissent reproduire certaines des sessions de formation, en particulier celles sur les droits humains des femmes et la discrimination, la protection et l’intersectionnalité. Ces modules sont mis en pratique à travers la création d’écoles féministes aux Philippines et en Indonésie respectivement. Enfin, un camp régional féministe (avec la participation de femmes du Cambodge, du Myanmar, de Thaïlande et du Laos) est organisé dans la dernière phase du projet pour renforcer la solidarité entre les femmes et assurer la pérennité du mouvement des femmes en ASE.