Posséder nos voix
Les femmes qui ont osé rêver…
Écrit par Rambu Luciane Lingga Rebo, bénévole en communication et documentation de Yayasan Bumi Manira
Le Yayasan Bumi Manira, un ancien partenaire d´influence de Voice en Indonésie, aide les communautés marginalisées de Sumba à briser le système des castes encore existant. Bumi Manira aide les villages à promouvoir l’égalité d’accès et de contrôle des terres, en particulier par les femmes. Ils mettent également en œuvre un projet de gestion des ressources naturelles dans les mêmes villages, avec un soutien sociopolitique durable.
Nous vous présentons l’histoire de Banja et Juni qui faisaient partie du projet Right to Land (Droit à la terre) mis en œuvre par Yayasan Bumi Manira.
Quand on m’a dit de passer devant, j´étais nerveuse et effrayée, car je n’avais jamais parlé en public. Mais j’ai juste essayé d’avancer, même si je tremblais réellement. Heureusement, quand j’étais devant, j’ai pu parler jusqu’au bout, même si j´étais la seule à comprendre ce dont je parlais. Je me souviens que des participants ont éclaté de rire quand je parlais, mais j’étais contente de pouvoir parler en public. C’était la première fois pour moi.
C’est ce qu’a declare Banja Oru (32 ans) quand elle présentait les changements survenus dans sa vie, lors d’un atelier de partage d’expériences sur la distribution des terres et de plans d’actions conjoint.
Normalement, j´ai toujours été dans la cuisine en train de préparer de la nourriture et des boissons. Mais maintenant, je peux m’asseoir devant et parler aux gens d’un autre village. Je suis très fière et heureuse. Le premier jour, j’étais effrayée et très nerveuse. Mais au deuxième jour, je m´y suis habituée. Dans le village, je prends généralement part à un programme caritatif gouvernemental appelé PKH (Programme de Keluarga Harapan / Family Hope Program) parce que je suis l’une des détenteurs droit de PKH. Après ce projet, quand il y a une réunion du PKH, je suis invitée et on me demande mon avis. J’ai le courage maintenant d’exprimer mon opinion. Je suis également très heureuse de pouvoir dormir dans un hôtel. C’est la première fois que je dors dans un hôtel et le lit est vraiment confortable!
Juni a raconté son histoire avec timidité.
Pour Banja et Juni, le voyage a été celui de la découverte de soi, de trouver et de se faire entendre au milieu d’un doute de soi ancré dans les coutumes ancestrales. Avec le soutien des progressistes Marambas (la classe sociale noble), nous voyons comment les femmes Ata (classe sociale des serviteurs) brisent les chaînes d’une culture historiquement discriminatoire. Lisez ici pour en savoir plus sur leurs expériences.
La vidéo ci-dessous met également en évidence l’histoire du changement dans cette communauté Sumba.