Liberté numérique et projets de lois anti-démocratiques au Nigéria
Discussion sur Twitter
Par Adebayo Raphael, chargé de projet, Plaidoyer pour la liberté numérique, Center for Liberty Nigeria
Le jeudi 4 juillet 2020, le Center for Liberty (CFL), un partenaire d´Opportunité Soudaine au Nigeria, a organisé une session de discussion sur Twitter avec le militant des droits civiques Abdul Mahmud, et Osai Ojigho, Directrice d’Amnesty International au Nigeria.
Présentation des invités ?
ABDUL MAHMOUD
Abdul Mahmoud est un avocat principal, militant des droits civils, ancien militant estudiantin, ancien président de l’Association nationale des étudiants nigérians, président de la Ligue des avocats d’ intérêt public (PILL en anglais), consultant en développement, leader d´opinion, ancien délégué national du confab, analyste des politiques publiques et commentateur public.
OSAI OJIGHO
Osai Ojigho est la directrice nationale d’Amnesty International. Cette avocate des droits de l’homme, très respectée, dispose d´une vaste expérience en matière de plaidoyer pour le changement social, de campagnes de défense des droits de l’homme et de développement à travers l’Afrique. Après avoir passé de nombreuses années dans la gestion de projets dans les domaines du genre, des droits de l’homme, de la démocratie et du développement, elle a, au fil des années, développé avec passion la conviction que la défense des droits de l’homme au Nigeria est cruciale et aura plus l’impact sur l’Afrique. OSAI est diplômée en droit de l’Université de Lagos et est titulaire d’une maîtrise en droit (LL.M) diplôme de l’Université de Wolverhampton, États-Unis. Elle a été admise au Barreau nigérian en 2000. En 2010, elle a obtenu un diplôme pratique en droits de l’homme internationaux au Collège of Law d´Angleterre et du Pays de Galles.
De quoi a-t-on discuté ?
Le tweet-chat avait pour thème : Liberté numérique et projets de loi anti-démocratiques au Nigéria. Cela s’est avéré être une session très intéressante! Les participants se sont montrés très interactifs en partageant et répondant aux questions relatives au thème de la session.
Le tweet-chat a commencé par une brève présentation des invités, à savoir Abdul Mahmud et Osai Ojigho, et une courte déclaration introductive de chacun d´entre eux. Après cela, une série de questions ont été posées aux invités pour avoir leurs idées par rapport au thème.
Pour ce qui est de leurs attentes envers le Sénat après l’audience publique, Osai a estimé que le tort que le projet de loi sur les médias sociaux présentait l’emportait sur tout avantage que ses sponsors cherchaient à obtenir, tandis qu’Abdul Mahmud, de son côté, estimait que le Sénat n’était pas un parlement responsable.
«Le Sénat ne devrait pas adopter le projet de loi sur les réseaux sociaux. Ce projet de loi devrait être retiré une bonne fois pour toutes. Les sénateurs doivent se focaliser sur le contrôle des organes responsables de la sécurité, de la qualité des services et de la protection »,
Osai Ojigho
Les invités ont également partagé leurs réflexions sur la décision du tribunal de la CEDEAO selon laquelle la fermeture d’Internet par le gouvernement togolais en 2017 était illégale et violait les droits des citoyens à la liberté d’expression. Cliquez ici pour lire l’article complet à ce sujet. Les invités ont eu un débat direct qui a découlé des questions de CFL pendant le tweet-chat. Osai a insisté sur le fait que l´accès à l’Internet devrait rester libre pour tous, indépendamment du statut, de la position, de la proximité du pouvoir ou d’autres facteurs. Abdul Mahmud était tout à fait d’accord avec Osai.
« La liberté d’ accès à l´internet devrait être garantie de manière à permette l’égalité d’accès pour tous, ce qui est un moyen d’ atteindre les objectifs économiques et sociaux énoncés dans les articles 16 et 17 de la Constitution de 1999 – Objectifs fondamentaux et principes directeurs de la politique de l’État»
Abdul Mahmud
Bien que les deux invités aient convenu que les médias sociaux et la Loi sur les discours de haine sont inutiles et devraient être écartés, Abdul Mahmud était, toutefois, d’avis que « la liberté n’est pas absolue » et que l´Assemblée Nationale devrait se focaliser sur la mise en œuvre totale de la loi de 2015 sur la cybercriminalité.
« Les opportunités économiques au-delà de la création d’emplois comprenant la protection sociale, sont primordiales. Il est essentiel de mettre en œuvre des politiques d’égalité des sexes, notamment en augmentant la participation des femmes dans les organes de leadership et de prise de décision»
a insisté Osai Ojigho
Elle a conclu en disant que le maintien des droits à l’ éducation, à la santé, aux moyens de subsistance, au développement et d’ autres droits économiques, sociaux et culturels donnera naissance à des citoyens bien habilités pour contribuer positivement à la croissance et à la stabilité du Nigeria .
Pour lire sur Twitter le journal complet de cette discussion en ligne, trouvez-le ici en vous connectant à Twitter et profitez des autres discussions du Center for Liberty sur la liberté numérique au Nigéria.