Participer à Influencing Unbound ; Voice 2e échange de connaissances

En septembre 2019, j’ai eu la merveilleuse opportunité de participer à l’échange de connaissances 2nd Voice. En tant que pair éducateur, j’ai été recommandé par mon organisation axée sur la promotion de l’équité et de l’égalité dans l’accès aux services des droits de l’homme pour tous en Tanzanie. En tant que pair éducateur, je fournis des connaissances et des informations sur la santé et les droits sexuels, l’orientation sexuelle et l’identité de genre, les droits de l’homme, la sûreté et la sécurité, ainsi que des références sur le VIH et le SIDA à la communauté LGBTIQ du pays. C’était la première fois que je venais en Ouganda, en particulier dans la grande et belle région de Masaka ! J’ai apprécié chaque moment de mon séjour ; avec un lieu si calme, paisible et confortable et des gens si gentils et sympathiques avec moi, qu’est-ce que je ne pouvais pas aimer ? De plus, notre sécurité en tant que participants sur place était super satisfaisante, surtout si je la comparais à celle de chez moi.

Cette expérience m’a donné l’occasion d’entrer en contact avec d’autres personnes partageant les mêmes idées : les coordinateurs, les animateurs et les participants.  Il y avait tant de richesse dans les idées qui émergeaient lorsque des personnes différentes avec des perspectives diverses se réunissaient. J’ai commencé à voir les possibilités de faire la même chose pour mon travail à la maison. Grâce à cette expérience d’apprentissage, je peux maintenant identifier de manière ciblée les obstacles et les opportunités lorsqu’il s’agit d’être autonome et d’essayer d’influencer le changement, quel que soit votre combat. Le fait de faire partie d’un groupe qui a décidé de se concentrer sur les mariages et les grossesses précoces, alors que l’un des membres du groupe travaille sur ces questions dans la vie réelle, m’a vraiment ouvert les yeux. En effet, avant, je n’aurais jamais pris le temps de réfléchir aux autres formes de discrimination dans la société, car j’étais tellement concentrée sur la mienne. Grâce à Voice, je peux maintenant comprendre ce que l’on ressent quand on se met à la place de quelqu’un (développer l’empathie).

Je dois dire que j’ai été frappé par l’accueil positif et les questions que les gens m’ont posées en tant que transgenre de Tanzanie. Cela était particulièrement vrai pour les participants qui ne travaillent pas dans ou avec la communauté LGBTIQ. C’était la première fois que je ne me sentais pas jugée, acceptée et à l’aise avec des personnes qui venaient de former une communauté ! Je n’ai jamais eu l’impression d’être différente d’eux et je me suis toujours sentie comme un être humain. Cela m’a surpris mais m’a aussi rassuré. La flexibilité des animateurs, des coordinateurs et de tous ceux qui ont œuvré pour que nous ayons des cours de qualité m’a affirmé que j’étais au bon endroit. Les soirées de décompression avec la soirée masquée, le karaoké, les dîners, ont été comme une épice douce à toute l’expérience.

La visite de la communauté le deuxième jour a été la meilleure pour moi. Nous avons visité une jeune organisation à but non lucratif qui fonctionne de manière indépendante et travaille avec les jeunes LGBTIQ et les travailleurs du sexe. Cette visite m’a inspirée car elle a prouvé qu’il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup de moyens ou d’être dans un environnement ou un contexte favorable pour travailler à relever certains des défis auxquels est confrontée votre communauté ; il suffit d’être passionné, d’aimer ce que l’on fait, d’accepter les critiques, d’être courageux et ouvert à l’apprentissage. Cette organisation n’avait pas beaucoup de ressources, mais elle a quand même fait son travail, en parvenant à atteindre les membres de sa communauté qui sont des centaines, avec des informations sur la santé et des conseils de sécurité. Des défis comme le fait de ne pas être accepté par la communauté locale, de ne pas avoir assez de ressources, d’être incompris, d’être harcelé par les forces de l’ordre n’ont pas été un obstacle pour eux ! L’idée d’être autonome a été clairement démontrée par cette organisation et c’est la meilleure leçon pour moi et les autres !

Enfin, j’ai eu la chance de nouer des liens, de créer des réseaux et de créer des liens indéfectibles avec des personnes très étonnantes à Masaka. Je m’appelle Kim Malcolm, je viens de Tanzanie et cette belle expérience restera à jamais gravée dans mon cœur.