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Porter l’espoir : connecter les aspirations vers une Indonésie inclusive

Par Giany Amorita, Chargée de lien, apprentissage et amplification, Voice en Indonésie

La réunion nationale 2022, l’événement annuel de Lien et Apprentissage de Voice Indonésie, a eu lieu les 15 et 16 septembre 2022 à Makassar, Sulawesi du Sud. Lors de l’activité hybride organisée par Pamflet, la facilitatrice de Lien et Apprentissage, 18 organisations partenaires sous Indonesia Inklusi ont participé activement à la discussion. Toutes les sessions ont été facilitées par nos consultantes, Ayu Yolandasari, l’experte SOGIE-SC et membre du consortium BRAVE avec Transgender Indonesia Network, ainsi que Tiwi, une membre de la Fondation d’aide juridique (LBH) à Makassar.

L’objectif de l’activité était de fournir aux partenaires un espace pour se rencontrer, partager, discuter et échanger des connaissances sur les bonnes pratiques tout en consolidant leurs aspirations avec les parties prenantes lors de la prochaine réunion en octobre 2022.

Le premier jour, le facilitateur a suggéré que les participants soient sensibles aux identités de genre lorsqu’ils communiquent entre eux.

Il est important de demander à chaque personne quels sont les pronoms communs (elle/il, sœur, frère, mademoiselle, monsieur, ou simplement le vrai nom, etc.) qu’il faut utiliser lorsque nous voulons communiquer avec elle, sans se limiter au groupe de minorités sexuelles et de genre. »

La session a également fourni un interprète pour les participants en ligne et s’est assurée qu’ils étaient impliqués dans la discussion.

Les partenaires ont été divisés en fonction des domaines thématiques tels que l’environnement favorable pour une participation citoyenne et l’engagement citoyen, meilleur accès aux services sociaux, à la santé et à l’éducation et meilleur accès aux ressources productives et à l’emploi, car nous voulons avoir, dans chaque groupe, les différentes perspectives des détenteurs de droits. Nous avons envoyé l’enquête afin de connaître leurs priorités. Sur la base des trois questions principales, ils ont discuté des défis, des stratégies et des acteurs qui soutiennent leurs projets ou qui ne les ont pas encore contactés.

 Après le travail de groupe, l’animatrice a expliqué aux participants les différents types de documents couramment utilisés pour le plaidoyer, tels que les notes de synthèse, les documents d’orientation, les documents de position et les communiqués de presse. Vivi, de Perempuan Mahardika, a fait part de son expérience en matière de plaidoyer national : « Dans le cas du gouvernement indonésien, nous avons besoin de rédiger et compiler les documents de manière plus efficace. Par exemple, écrire les recommandations ou les demandes sur les articles problématiques. »

Au deuxième jour, les sessions de groupes ont commencé par les discussions inachevées de la session précédente et se sont poursuivies avec la rédaction des projets de recommandations. De retour dans les groupes, il a été demandé à chaque organisation de préparer les données et les études de cas qui soutiennent leurs arguments dans le document de recommandations. Les cinq détenteurs de droits sont confrontés à des défis communs, notamment des politiques discriminatoires-répressives et une forte stigmatisation, tels que :

  1. L’environnement favorable pour une participation citoyenne : le manque de connaissances des agences gouvernementales sur leurs responsabilités. Il est même nié aux groupes de minorités sexuelles le droit à une identité juridique telle que la carte d’identité qui constitue la base pour s’engager dans la participation sociale et politique ainsi que pour avoir accès aux droits fondamentaux.
  2. Accès aux ressources : manque de rôle pour le secteur privé/les entrepreneurs dans le soutien à l’autonomisation des communautés.
  3. Accès aux services sociaux et publics : les institutions de services (santé et droit) sont encore moins sensibles, efficaces, réactives, et ont même tendance à être discriminatoires.

En raison de la diversité des origines et des réalités des partenaires, tous n’ont pas d’expérience en matière de plaidoyer. Par conséquent, certains d’entre eux étaient pessimistes quant à l’utilisation de cette stratégie. Toutefois, cette session de partage leur a permis de se faire une idée de la manière d’influencer le processus de prise de décision au sein des institutions politiques, économiques et sociales et d’attirer l’attention des parties prenantes. Ayu, en tant que facilitateur/trice, a jugé nécessaire de souligner ceci : « s’il n’y a qu’une seule organisation qui fait du plaidoyer au niveau national, alors le gouvernement peut ne pas tenir compte de nous. Mais si 18 organisations partagent leurs préoccupations ou leurs recommandations, nous avons une chance de les influencer en créant des politiques inclusives. Ainsi, une stratégie de plaidoyer commune comme celle-ci peut également renforcer la campagne de plaidoyer en termes pratiques« . Cela a fait naître un peu d’espoir pour toutes les personnes présentes dans la salle.

En outre, les trois défis mentionnés ci-dessus doivent être surmontés grâce à une éducation systématique aux droits de l’homme, y compris l’égalité des sexes et l’inclusion sociale au niveau communautaire. En augmentant leurs connaissances et leurs compétences dans l’utilisation et l’exercice de leurs droits fondamentaux tels qu’ils sont inscrits dans la Constitution de 1945, le travail de plaidoyer en faveur du changement de politique sera plus efficace.

Cette activité de deux jours nous a montré que si nous unissons nos forces, notre voix est plus forte et nous sommes plus puissants. Nos partenaires devraient travailler ensemble de manière critique pour améliorer l’autonomisation de la communauté et les activités de plaidoyer pour la protection sociale, la construction d’un dialogue social, et l’utilisation d’une approche d’intersectionnalité dans la planification, la mise en œuvre et l’évaluation des activités.

A la fin de la discussion, Yulius de PBH Nusra (un consortium d’Indonesia for Humanity – Indonésie pour l’humanité, qui a rejoint la discussion en ligne, a partagé son point de vue : « La chose la plus importante qui doit être considérée est le suivi des recommandations que nous produisons. On espère que ce qui a été discuté hier et aujourd’hui peut avoir un impact sur les groupes marginalisés pour lesquels nous nous sommes battus et pour la réalisation d’une Indonésie inclusive en 2030. »

Grâce à cet événement, nous avons également beaucoup appris sur l’importance d’être un organisateur inclusif, car lorsque nous pensons à la diversité et à l’inclusion, ce n’est pas seulement en terme de caractéristique unique telle que la race ou l’ethnicité, mais aussi en termes de genre, de race, de langue, d’orientation sexuelle, de capacités, de religion, de choix alimentaires, de santé (y compris la santé mentale), etc. En réfléchissant à la manière d’introduire l’inclusion dans la salle, nous devons également être attentifs à la dynamique de pouvoir qui s’exerce pendant la réunion entre les participants et les animateurs/trices. En outre, nous les humains sommes uniques et dynamiques. Nous voyons le monde et interagissons les uns avec les autres de manière distincte. Apprendre les uns des autres n’est pas toujours facile et confortable. Par conséquent, être ouvert, humble et prêt à admettre ses erreurs et à apprendre les uns des autres nous mènera loin et nous fera grandir.

Bien que nous soyons reconnaissants pour les mots gentils de nos participants, nous réalisons que nous pouvons toujours faire mieux pour être plus inclusifs. Nos activités étaient tellement chargées que nous n’avions pas réalisé que certains de nos participants sont des personnes âgées. Nous avons également omis de mentionner que nous limitions notre temps de pause-café à 10 minutes seulement, alors que les participants à mobilité réduite ont besoin de plus de temps pour s’adapter. Nous avions également une participante présentant une déficience intellectuelle (en compagnie de son aidant) qui a participé aux discussions de groupes, mais n’a pas participé au forum. Nous devrions organiser un autre événement uniquement avec les détenteurs de droits, sans discuter spécifiquement du sujet stratégique comme celui-ci.

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