Voici un couple fier que j’ai rencontré lors d’une exposition dans un village de la province de Kompong Cham. Sar Voeun ; une lesbienne et un tailleur et Chhim Sok, qui s’identifie comme un homme transgenre et le mari de Voeun. Il plante du nénuphar, de la gourde de cire, du chou africain, de l’herbe de rizière, du souci, de la citronnelle, et il les vend au marché de Phaav et dans les villages voisins de la commune de Me Pring. Ils se sont rencontrés avant 1979, ont été séparés pendant le régime des Khmers rouges et se sont retrouvés après.
Elles sont sans abri, mais le moine en chef de la pagode Me Pring leur a fourni un logement pendant près de 20 ans. Il a déclaré que même si elles sont lesbiennes, ce n’est pas contraire au bouddhisme, ni à la loi de l’État, car la loi n’interdit pas aux femmes de s’aimer. Personne ne peut forcer personne.
Ils ont participé à nos projets. Ils ont organisé une exposition villageoise dans leur espace où ils ont invité les voisins, le chef du village, la police et les moines à assister à l’exposition. Sok et Voeun ont été surpris et excités parce qu’ils n’avaient jamais pensé que des voisins, la police, le chef du village viendraient participer à l’exposition. Voeun ne s’attendait pas à ce qu’ils les soutiennent ; elle n’a jamais parlé à beaucoup de gens ; elle n’a parlé qu’à quelques voisins et parents qui venaient souvent lui rendre visite.
Ils ont tous deux fait preuve de courage et ont ouvert leur vie au public. Ils nous ont demandé de les aider à organiser deux autres expositions de village dans leur communauté. Cela m’a stupéfié à ce moment-là.
