Puisque l’art et la culture vont loin et nous parlent mieux, nous les utilisons pour apporter de la joie dans nos cœurs et pour susciter un meilleur mouvement ensemble, sans discrimination. Dans notre initiative, nous avons ciblé d’impliquer les jeunes, qui sont plus susceptibles d’être persuasifs pour convaincre, de se mouvoir dans ces arts pour mieux expliquer la question et articuler le problème tout en apportant les solutions à travers des formations ludiques et des ateliers participatifs, des productions et des contenus artistiques. Entre les formations Ludo et les ateliers participatifs, les ayants droit sont détendus tout en s’amusant, ils poussent leurs réflexes dans l’analyse de la situation pour trouver des solutions plus spécifiques à leur environnement tout en prenant en compte son aspect sociologique. Nous utilisons cette méthode dans nos projets depuis 4 ans.
SAH’ELLE est un projet pluridisciplinaire visant à lutter contre les violences faites aux femmes dans la région du Sahel et plus particulièrement au Niger. L’insécurité exacerbe ces violences. L’association Arts Pluriel est composée de jeunes, notre cible est donc naturellement la jeunesse qui est aussi l’ayant droit de ce projet. Parce que les jeunes sont les leaders de demain, renforcer les capacités de ces jeunes de manière innovante et plus impactante pour changer les mentalités, c’est garantir l’avenir. Le projet Sah’elle se positionne donc comme une initiative artistique qui se matérialisera dans la ville de Niamey, à travers sa jeunesse. Nous avons l’intention d’utiliser 5 disciplines artistiques – Rap, Slam, Stand UP, Conte et Danse – comme moyen de prévenir les jeunes de devenir des acteurs de la violence contre les femmes, mais aussi d’influencer un changement d’attitude pour travailler à la lutte contre la violence contre les femmes.
Les titulaires de droits bénéficieront d’ateliers ludo-éducatifs pour les aider à comprendre les différentes notions et leurs nuances, de formations participatives et inclusives pour apprendre à éviter les stéréotypes de genre et à valoriser et réduire la banalisation de la violence à l’égard des femmes dans leurs créations artistiques. Les créations transmettront un plaidoyer qui reflète leur véritable point de vue sur ces questions. Les jeunes créeront un cadre d’expression où ils seront libres de faire ressortir le meilleur de leur potentiel dans leurs créations artistiques, en vue d’une performance globale sur des sujets tels que la violence à l’égard des femmes ;
Objectifs :
– Créer un échange ludique et un transfert de compétences afin d’utiliser l’art pour lutter contre la violence à l’égard des femmes.
– Créer des spectacles et des moments d’expression artistique pour lutter contre la violence à l’égard des femmes.
Résultats attendus:
– Les jeunes sont informés des nuances de la thématique des violences faites aux femmes par le biais d’ateliers d’information et d’échanges pédagogiques.
– Les jeunes sont formés pour traiter ces questions dans leur art grâce à des approches participatives.
– Des jeunes inclusifs participent à la promotion des droits des femmes par le biais de créations artistiques pluridisciplinaires.
– Les jeunes disposent d’un forum d’expression pour sensibiliser le public par le biais de représentations et de restitutions.

Introduction 

Les violences basées sur le genre (VBG) persistent dans notre société malgré de nombreuses initiatives étatiques et de la société civile. Ce phénomène, complexe et multifacette, reste largement méconnu, notamment par les jeunes, qui sont souvent éloignés des actions de prévention et de soutien aux victimes. Face à cette situation, l’association Arts Pluriel a lancé le Projet Sah’Elle, financé par le Prix Now Nous de GONI et le programme Voice d’Oxfam, dans le but d’impliquer activement les jeunes dans la lutte contre les VBG à Niamey de mai 2023 à mai 2024. 

La vision de Sah’Elle repose sur l’idée que l’art et la culture peuvent être des vecteurs puissants pour sensibiliser et mobiliser les jeunes autour de cette problématique. En intégrant des activités artistiques, le projet vise à créer un espace où les jeunes, en particulier les filles, peuvent s’exprimer, partager leurs expériences et devenir des acteurs de changement au sein de leur communauté. En leur offrant des outils de plaidoyer, le projet cherche à élever leur conscience des enjeux de genre et à promouvoir des comportements respectueux et égalitaires. 

Vision initiale 

La vision du projet Sah’Elle émerge d’une réalité préoccupante : les violences faites aux femmes restent ancrées dans notre société. En réponse, Sah’Elle aspire à réduire ces violences grâce à la puissance de l’art. L’objectif principal est d’impliquer les jeunes dans cette lutte, en les sensibilisant aux enjeux des VBG et en les incitants à s’engager activement. En les intégrant dès la conception des activités, le projet souhaite créer un espace sûr pour leur éducation et leur expression. 

La formation des jeunes au plaidoyer est essentielle pour qu’ils deviennent des ambassadeurs du changement. Grâce à des formations ludiques, ils acquerront non seulement des connaissances théoriques, mais aussi des compétences pratiques pour utiliser l’art comme moyen de défense des droits des femmes. En se rassemblant autour de l’art, le projet vise à encourager les jeunes à adopter des comportements responsables et à promouvoir l’égalité des genres. 

Enfin, Sah’Elle met un accent particulier sur l’inclusion des jeunes filles, dont la voix est cruciale dans ce combat. Par le biais de diverses expressions artistiques slam, danse, RaP, conte et stand-up, le projet souhaite créer une plateforme d’échange pour sensibiliser le grand public aux VBG et renforcer les liens communautaires. (Lien vidéo de capitalisation du projet : https://youtu.be/nGk0eV9MDcA)  

Mise en œuvre 

La mise en œuvre du projet Sah’Elle a suivi un plan rigoureux. La première étape a consisté à lancer un appel à participation pour recruter des jeunes intéressés par l’art et les VBG. Ce processus a permis de former un groupe diversifié et engagé. Ensuite, une phase d’information a été menée, utilisant des outils ludo-pédagogiques pour garantir que les participants acquièrent une compréhension approfondie des VBG. 

Les jeunes ont ensuite bénéficié d’une formation artistique où ils ont appris à traduire leurs connaissances en productions artistiques. Cette phase collaborative a permis aux participants d’explorer différentes disciplines artistiques tout en préparant un spectacle multidisciplinaire. La résidence de création a été cruciale pour finaliser ces œuvres.  

(Lien 1 témoignage des formations par une formatrice docteur: https://www.facebook.com/share/v/3Zio37PS9jWrvAbo/ Lien 2 témoignage des formations par une détentrice de droit: https://www.facebook.com/share/v/voh5ihrJoZ3sEzM6/  Lien 3 témoignage des formations par une détentrice de droit: https://www.facebook.com/share/v/qw4KPDxh2KjMbdoq/)  

Le spectacle de restitution a constitué un moment fort, rassemblant divers formats artistiques et mettant en avant le travail des jeunes. Malgré des défis, tels que la mobilisation des jeunes et l’inclusion équilibrée des filles, le projet a abouti à un impact significatif en termes de compétences et de confiance des participants.  

(Lien 1 Publication des photos du Spectacle de restitution : https://www.facebook.com/share/p/iyUqfvX6hRZUzTpH/  Lien 2 vidéo du Spectacle de restitution : https://youtu.be/Qo4AucfXMOc)  

Impact et transformation 

Le projet Sah’Elle a généré des impacts tangibles et intangibles sur les jeunes et leurs communautés. L’éducation et la sensibilisation des participants sur les VBG ont été remarquables. Grâce à des outils ludo-pédagogiques, ils ont développé une conscience critique et une compréhension approfondie des enjeux de genre. 

Les jeunes sont devenus des agents de changement, utilisant leurs compétences artistiques pour promouvoir des comportements responsables. Les productions artistiques ont suscité des discussions dans leurs communautés, amplifiant les messages sur les VBG et engageant le dialogue. 

Le projet a également repositionné l’art comme un outil efficace pour aborder les problèmes sociaux. Les jeunes ont non seulement acquis des compétences artistiques, mais aussi une capacité à exprimer des messages puissants, renforçant ainsi leur rôle dans la société. Par exemple, un des participants a organisé une série d’ateliers à la BleuZone, pour sensibiliser ses pairs et des jeunes qui veulent se mettre à la danse, sur l’utilisation de la danse contemporaine  africaine comme moyen d’expression sur les problématiques sociales, illustrant ainsi le pouvoir de l’art comme moyen de plaidoyer. 

Leçons apprises 

Tout au long de sa mise en œuvre, le projet Sah’Elle a rencontré divers défis. L’un des principaux obstacles a été de maintenir l’engagement des jeunes tout au long du projet. Pour surmonter cela, nous avons créé un environnement dynamique et inclusif, en intégrant des éléments ludiques et interactifs dans les sessions. De plus, la représentation équilibrée des jeunes femmes a nécessité des efforts supplémentaires, en mettant en avant des modèles féminins et en assurant un soutien spécifique à leurs initiatives. 

Nous avons également appris que la collaboration est essentielle. Les participants ont développé des liens solides, ce qui a renforcé leur engagement collectif. Des retours réguliers ont permis d’ajuster les activités en fonction des besoins exprimés, garantissant ainsi que le projet reste pertinent et efficace. 

Ces expériences ont mis en lumière l’importance de l’adaptabilité et de la flexibilité dans la gestion de projets complexes. En intégrant les retours des participants, nous avons pu améliorer les méthodes et maximiser l’impact.  

Conclusion 

En conclusion, le projet Sah’Elle se présente comme une initiative essentielle face à la persistance des violences basées sur le genre. En mobilisant les jeunes par l’art, il a réussi à transformer leur perception et leur engagement sur cette problématique cruciale. Grâce à une approche inclusive et éducative, le projet a non seulement éduqué les jeunes sur les VBG, mais a également renforcé leur rôle d’agents de changement. 

Le succès du projet se manifeste à plusieurs niveaux : éducation, inclusion des voix marginalisées et développement des compétences artistiques. Avec des perspectives d’expansion régionale, Sah’Elle illustre comment l’art et la culture peuvent catalyser un changement social positif. Cette initiative témoigne du potentiel de la jeunesse à transformer la société et à être des modèles à suivre dans la lutte contre les VBG.