Tolérance zéro pour les MGF 

Selon l’UNICEF en 2019, au moins 200 millions de filles et de femmes vivant aujourd’hui ont subi une mutilation des organes génitaux – victimes de l’un des actes de violence sexiste les plus inhumains au monde. Bien que la pratique soit en déclin, l’objectif est d’atteindre zéro mutilation dans le monde! C’est pourquoi Voice soutient le travail de trois partenaires au Kenya et en Tanzanie,  Samburu Women Trust, Empowerment of Marginalized Communities et  Men against FGM en soutien à la  campagne Zero Tolerance for Female Genital Mutilation – Tolérance zéro pour les Mutilations Génitales Féminines (FGM).  

Le révérend Timothy Njoya, mieux connu sous le nom de révérend Njoya,  est un ancien pasteur de l’Église presbytérienne d’Afrique de l’Est et un des principaux défenseurs de la justice et des droits de l’homme au Kenya. Il est également l’auteur de livres comme The Divine Tag on Democracy, Out of Silence: A Collection of Sermons, Human Dignity and National Identity.  Plus récemment, il vient de terminer d’écrire  La Divinité du clitoris, un livre sur l’intégrité corporelle et le droit à l’individualité pour les femmes.  Le livre se focalise sur les raisons pour lesquelles les MGF vont à l’encontre de la création. En partenariat avec Voice et Hivos Afrique de l´Est, le révérend a pour objectif de lancer le livre plus tard en 2019.  

Voice a pris contact avec lui pour un bref entretien le 5 février, Journée internationale de tolérance zéro pour les mutilations génitales féminines.

Voice : Au Kenya, il existe de nombreuses formes de mutilations corporelles infligées aux femmes. Pourquoi vous êtes-vous focalisé sur les MGF?  

Rév. Njoya : Le 5 janvier 1925, ma mère Wandia a été la première femme Kikuyu à échapper ouvertement à l’excision, dans sa quête d’instruction et d’excellence.  C’est d’elle que j’ai appris les droits des femmes.  Pour moi, les droits des femmes sont des droits divins en vertu du fait que les femmes ont été créées à l’image de Dieu.  

Voice : Dans l’un des commentaires par rapport à vos livres, vous avez appelé le clitoris divin. Veuillez expliquer cela.  

Rév. Njoya: Le clitoris est divin parce que chaque partie du corps humain manifeste la ressemblance de Dieu sous la forme humaine. Dieu a créé l’homme et la femme à sa ressemblance comme un et égal.  Le clitoris est un petit pénis et le pénis est un gros clitoris.  Personne ne devrait retirer le clitoris du corps où le Créateur l’a fixé.  

Voice: Étant donné que vous êtes un homme et un homme du clergé en plus, avez-vous reçu des réactions négatives à cause du fait que vous parliez sans ambages des MGF?  

Rév. Njoya : Quand j’ai annoncé pour la première fois mon intention d’écrire un livre intitulé LA DIVINITÉ DU CLITORIS, j’ai reçu environ un million de reactions. Fait intéressant, la majorité d’entre elles étaient positives!  

Voice: Vous mentionnez que dans le cadre de vos recherches en écrivant ce livre, vous avez parlé à de nombreuses femmes qui ont été excisées. Avez-vous parlé aussi avec des femmes qui ont eu la chance d’échapper ou de refuser l´excision? Que pensent-elles de leurs décisions? Font-elles plus de choses dans leurs communautés?  

Rév. Njoya : Entre 2004 et 2018, nous avons parlé avec plus de 2000 femmes,  dont la majorité a été excisée. La perte de plaisir sexuel chez les femmes est la principale conséquence de l’excision. La femme excisée peut mourir en accouchant à cause des cicatrices et à une constriction du canal génital. Certaines femmes excisées voulaient que le gouvernement crée un hôpital pour la greffe chirurgicale du clitoris afin qu’elles se sentent à nouveau guéries.  

Voice: Dans votre explication de la perte pour les hommes, comment faites-vous l´équivalence de la perte du clitoris pour l’anatomie d’une femme?  

Rév. Njoya : La perte d’un clitoris est comme la perte de 20 pénis.  Le clitoris est connecté au cerveau par 20 000 terminaisons nerveuses et le pénis est connecté au cerveau par seulement 2000 terminaisons nerveuses. 

Une fois ce livre lancé, en collaboration avec Hivos Afrique de l’Est, Voice soutiendra une série de critiques et de discussions sur le même sujet. 

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