Le recensement 2019 au Kenya inclue le marqueur d’intersexualité : une première en Afrique

Au sein de Voice, nous disons souvent que les détenteurs de droits doivent avoir un siège à la table plutôt que d’être au menu ! Mais qu’en est-il de la création d’une nouvelle table ? Cette Voix du changement présente l’histoire de l’Intersex Persons Society of Kenya, un partenaire d’une subvention d’autonomisation au Kenya qui a réussi à faire cela. Grâce à son action de sensibilisation, le Kenya est devenu le premier pays africain à faire de l’intersexualité le troisième critère de son récent recensement.

En raison de la nature conservatrice et du contexte culturel de la société kenyane, la discrimination et l’isolement des personnes intersexuées ont été normalisés. Cela a conduit à la ségrégation même parmi les membres de la famille élargie et du noyau familial, avec des effets dévastateurs sur les enfants intersexués qui sont non seulement abandonnés et/ou tués par leurs propres parents, mais aussi sur les parents qui choisissent de soutenir leurs enfants affectés.

C’est pour freiner cette tendance qu’en 2019, l’Intersex Persons Society of Kenya (IPSK) a reçu une subvention d’autonomisation. Dirigé par la communauté intersexuelle, l’objectif était de renforcer son rôle de plaidoyer dans la campagne pour les droits des intersexués au Kenya et dans la région en améliorant et en augmentant l’information et la sensibilisation sur les droits des intersexués et la stigmatisation à laquelle ils font face.

IPSK a mené des stratégies de plaidoyer, y compris des engagements avec les chaînes de médias nationales pour souligner la nécessité d’inclure les personnes intersexuées comme troisième code dans le recensement national du Kenya.  Dans le cadre du groupe de travail sur l’intersexualité, IPSK s’est entretenu avec des responsables gouvernementaux, des sénateurs et des députés, ainsi qu’avec l’organisation qui a mené le recensement, le Bureau national des statistiques du Kenya. Cela faisait partie de leurs stratégies de plaidoyer pour le comptage des personnes intersexuées. Cela a conduit à l’incroyable résultat que le Kenya est le premier pays d’Afrique à avoir l’intersexualité comme troisième marqueur!  De plus, les membres de l’équipe IPSK ont été invités au Sénat pour la lecture d’un projet de loi introductif connu sous le nom de projet de loi sur l’identité de genre. Le projet de loi vise à modifier les dispositions de la loi sur l’enregistrement des naissances et des actes d’état civil afin de permettre aux personnes intersexuées de modifier facilement leurs documents d’identification.

Cette histoire est tirée du rapport annuel 2019 : Voice et les voix indomptables !