Ecrit par Medji Abdou, Chef de projet « Scolarisation des jeunes BORORO et maintien de la jeune fille à l’école » ASPEL.

L’éducation est un enjeu majeur pour la population nigérienne, notamment les populations nomades. Dans une société hautement ancrée dans la culture et en perpétuelle déplacement, l’éducation n’est pas la seule préoccupation, on assiste également au mariage précoce et le mariage par enlèvement dans la communauté bororo.  L’ONG ASPEL, partenaire de Voice sur l’accélérateur d’autonomisation, met en œuvre le projet : « Scolarisation des jeunes BORORO et maintien de la jeune fille à l’école ».

Pour ce faire l’approche utilisée est d’être à proximité de la population afin d’avoir des rencontres d’information et de mobilisation des différents acteurs de la commune pour susciter l’adhésion de tous à ce projet. Chose souhaitée, chose faite, le lancement des activités du projet a vu la participation des responsables administratifs et coutumiers et des acteurs locaux.

Nous avons poursuivi les activités avec une caravane de sensibilisation sur les conséquences sociales, psychologiques, sanitaire et économique des mariages précoces et des mariages par enlèvement communément appelé « tchiré ».

L’objectif visé est de faire prendre conscience aux détenteurs de droits et les décideurs de la communauté bororo les méfaits de cette pratique.

Nous avons mis à contribution un médecin pour exposer et discuter des impacts négatifs du mariage précoce sur la santé et le traumatisme psychologique qu’il peut créer chez la victime et un religieux pour rappeler l’importance d’instruire les jeunes filles.

Il faut rappeler que la communauté bororo de Bermo qui compte parmi elle beaucoup de chrétiens se sédentarise de plus en plus ce qui nous donne une lueur d’espoir en ce qui concerne l’avenir de la jeune fille. Notre passage depuis la 1ere phase du projet a suscité un certain engouement et une prise de conscience effective au niveau des jeunes filles elles-mêmes, surtout avec la création d’un réseau des anciennes collégiennes ressortissantes de Bermo. Ce réseau, nous sert d’appui solide pour montrer une fois de plus l’importance de maintenir la jeune fille à l’école car beaucoup d’entre elles se sont inscrites au CFM (centre de formation aux métiers) de Bermo qui a ouvert ses portes à la suite d’une plaidoirie que nous avons menée auprès du Président du Conseil Régional de Maradi.

Aussi, nombreuses parmi elles aujourd’hui manifestent le désir de s’y inscrire. L’espoir du changement total est donc permis dans un proche avenir.