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Une histoire de rupture …

Les braves femmes perturbent l’ordre établi !

Par Haidara Mohamed, Chef de projet Timidria, partenaire d’Influencing Voice au Niger

A chaque fois que l’on parle d’esclavage il y a tout de suite un sursaut : ‘cela existe encore au Niger ???.’ Pourtant les survivants de cette abomination sont bien nombreux…

Après le témoignage de Alhousna, une survivante de la pratique de la Wahaya ou 5ème épouse qui brave toutes les normes sociales et les clichés établis, certains murmures ont commencé à se faire entendre dans la salle où se tenait le FailFair entre Mali et Niger : ‘ce dont Timidria parle est donc réel ?’

Malheureusement, tous n’ont pas le courage et la force mentale d’Alhousna. Il y a encore beaucoup de peur ou de gêne à parler du fait d’être « d’ascendance esclave » et beaucoup de ces « alliances » restent purement économiques car les victimes pensent ne pas pouvoir gagner leur vie autrement.

Cependant, la force de caractère des femmes des groupements que nous formons, nous a agréablement surpris. Nous avons alors pensé que ces femmes battantes n’ont plus à attendre les activités du projet pour pouvoir évoluer.

La petite histoire…

Au recadrage du projet « l’Emancipation pour l’éradication de l’esclavage au Niger», l’idée de former des femmes leaders pour en faire des « relais » est née. L’idée est de former les présidentes de groupements pour les outiller à mieux influencer la prise de décision à travers la bonne marche de leur groupement, par le leadership féminin. L’idée a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme.

Pour ce faire, plusieurs centres d’intérêt étaient au programme : les droits humains particulièrement ceux de la femme et l’enfant, le leadership féminin au Niger et la vie associative.

Un tour a été fait sur les questions des droits humains en explorant l’arsenal juridique national et international et pendant lequel le formateur n’a pas manqué de citer une phrase de la déclaration universelle des droits de l’homme « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».

« Nous sommes aujourd’hui outillées pour rentrer partout où un homme peut rentrer, pour parler et réclamer les droits de la femme, l’essentiel étant de pouvoir bien l’exprimer » Tahanya Awjem de Tajaé.

Pour montrer le faussé, quelques chiffres ont été exposés aux participantes sur la population du Niger. Et bien qu’elle soit à plus de 50% composée de femmes, dans la zone d’intervention du projet, aucune femme n’est maire de commune, ou préfet ou gouverneur. Mêmes les femmes élues locales y sont rares, pourtant il n’y a aucun niveau d’instruction requis pour être conseiller municipal. Ces chiffres ont fait l’effet d’une onde de choc pour ces femmes, un déclic, comme un réveil après un long sommeil « Comme aucun niveau d’instruction n’est exigé, nous voudrions bien tenter nos chances, merci de nous avoir indiqué les voies » Delou Mahamane d’Abala.

Vingt-trois femmes ont reçu cette formation et sont désormais « relais » dans leurs communautés pour passer l’information et les bonnes pratiques.

« Nous sommes désormais conscientes que pour diriger, inspirer, influencer son groupe et au-delà sa communauté, un leader doit avant tout être brave pour porter les autres vers le haut, mais également être humble, honnête, transparent et accueillant » Tourayatt Ismaghila de Tiguirnassi.

Les échos depuis cette formation sont encourageants.

A  partir de la formation des « leaders relais » nous voyons les femmes bouger et elles disent que c’est maintenant qu’elles ont compris le sens du programme Voice : les autonomiser dans leur habilité de faire elles- mêmes leur plaidoyer !

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