Revendiquer notre espace – les femmes leaders du comté de Baringo, Kenya
Par Wendy Otieno,Chargée de Lien, Apprentissage et Amplification Kenya
« Le sexe d’une personne ne devrait pas être un facteur déterminant pour devenir ou pas un grand leader « . Endorois Welfare Council
Historiquement, dans le contexte africain, le fait que les femmes aient une place à la table n’était pas un phénomène courant. Toutefois, avec la montée en puissance des campagnes mondiales sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, comme #WhatIReallyReallyWant #HereToBeHeard et #EachForEqual, de plus en plus de femmes réclament désormais justement leur place à la table, tandis que d’autres en créent de toute pièce. Bien que la campagne et le rêve d’un monde égalitaire n’aient pas encore été réalisés, force est de constater que des mesures qui ont été prises dans différentes parties du monde méritent d’être applaudies.
Dans les articles 7 et 8 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, les États signataires doivent veiller à ce que les femmes aient des chances égales de se présenter et d’occuper différents postes publics, d’être éligibles, d’avoir le droit de vote et d’avoir un pouvoir d’influence sur la prise de décision globale concernant les politiques affectant leurs vies quotidiennes. Avec nos détenteurs de droits, nous avons vu dans quelles mesures les femmes autonomisées sont capables de faire du lobbying et du plaidoyer efficaces pour des politiques inclusives et de comprendre l’importance de l’autonomisation économique, par exemple pour mener une vie meilleure.
Dans la communauté de Chameron, à Narok, une session de renforcement des capacités avec des parties prenantes telles que la Commission indépendante des élections et des frontières (IEBC en anglais) sur l’éducation civique et des électeurs a permis aux femmes leaders d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour devenir des leaders. Le fait d’avoir un leadership fort et informé des femmes leaders Endorois dans le comté de Baringo a permis, d’une part, de mieux appréhender et de comprendre les droits politiques, et, d’autre part, a ouvert des espaces pour réviser la constitution du Kenya, ce qui les a aidées, dans une large mesure, à comprendre et être ambitieuses dans la course aux sièges politiques dans leurs communautés. À cause de la pandémie de COVID-19, l’équipe a dû revoir ses processus de mise en œuvre du projet en envisageant l’utilisation des médias, notamment des stations de radio avec une audience populaire, afin d’atteindre un public plus large. Cela est une preuve supplémentaire de l’utilité de maximiser l’espace numérique pour le plaidoyer et les campagnes tout en soulignant l’importance de la flexibilité dans l’octroi de subventions.
À la fin de ce processus, Mme Lydia Koech a été nommée sous-chef de la sous-localité de Chebinyiny et, après avoir assumé son rôle, elle a continué à faire du plaidoyer pour une allocation égale des ressources, ce qui a contribué à l’amélioration du niveau de vie des habitants de sa sous-localité.
Ce succès de Lydia a incité six femmes à se porter candidates aux postes de membres de l’assemblée du comté lors des élections nationales de 2022. Dans le cadre des ambitions du projet, Endorois Welfare Council continuera à les former sur des aspects tels que l’élaboration de messages de campagne, la formation sur les processus électoraux et sur la façon d’utiliser les médias pour amplifier leurs voix dans la société afin d’accroitre leurs perspectives politiques.
Lorsque les femmes se réunissent et partagent leurs expériences en se présentant aux élections ou en occupant des fonctions officielles, cela encourage également d’autres femmes à prendre part à ce processus. Les femmes qui se réunissent, en particulier dans le comté de Baringo, peuvent participer au processus de prise de décision sur des questions concernant la communauté, comme les mariages précoces et les mutilations génitales féminines (MGF). Actuellement, l’on constate une augmentation des grossesses chez les adolescentes dans le comté de Baringo et, vu que plus de femmes participent au leadership, elles sont plus susceptibles de s’attaquer à la cause profonde de ce problème, prévenant ainsi d’autres grossesses chez les adolescentes et les mariages précoces dans la communauté Endorois.
Voice continue à travailler avec les partenaires bénéficiaires qui s’efforcent d’assurer l’inclusion de tous les groupes de détenteurs de droits dans les processus de prise de décision affectant leurs réalités quotidiennes.
