Article original par Oxfam Novib

Voice défend un monde inclusif où les détenteurs de droits sont en mesure d’exprimer leurs points de vue et de revendiquer leurs droits pour des sociétés réactives et inclusives. Pour ce faire, nous accordons différents types de subventions à des projets visant à promouvoir la diversité et l’inclusion de TOUS au Mali, au Niger, au Nigeria, en Ouganda, en Tanzanie, au Kenya, au Laos, au Cambodge, aux Philippines et en Indonésie.

Ce mécanisme de subvention innovant, géré par Oxfam Novib et Hivos et financé par le Ministerie van Buitenlandse Zaken (ministère néerlandais des Affaires étrangères, MoFA), Voices est dans sa dernière année. Ishita Dutta, responsable du programme, revient sur ses succès.

Qu’est-ce qui distingue Voice dans le secteur du développement ?

Dès le départ, nous avons eu la ferme volonté de ne pas faire les choses « comme d’habitude ». Notre approche de l’amplification des voix des détenteurs de droits visait à être radicalement ascendante, en soutenant la conception et la mise en œuvre de projets choisis par les titulaires de droits eux-mêmes. Depuis sa création en 2016, Voice a mis l’accent sur le rôle des détenteurs de droits en tant qu’agents du changement, et pas seulement en tant que bénéficiaires. Voice a également déplacé le leadership vers le Sud dans la deuxième phase du programme. Nous avons décentralisé l’équipe mondiale, et Oxfam Novib, Hivos et le ministère des Affaires étrangères se sont retirés de notre conseil consultatif pour laisser la place à un conseil composé uniquement de représentants des détenteurs de droits. »

Quels sont les facteurs clés de succès de Voice ? Que peuvent apprendre les autres NGO et donateurs de Voice ?

« La communication ouverte est l’une des forces de Voice. Nous avons le courage de remettre en question nos propres certitudes. Cela s’est avéré crucial pour la confiance et la compréhension au sein de Voice. Un autre facteur clé est la participation. Notre rapport de mi-parcours a conclu que Voice donnait un sens réel au principe « Rien sur nous sans nous ». Les détenteurs de droits et les partenaires bénéficiaires ont un sentiment d’appartenance et apprécient l’ouverture de Voice face à leurs commentaires. Par exemple, les rapports basés sur les conversations et le renforcement des capacités en matière de financement et de rédaction de propositions ont été fournis à la demande des détenteurs de droits.

Mais le cœur et l’âme de Voice, ce sont les liens et l’apprentissage. Les Indabas d’apprentissage inspirants de Voice et les plus de 1 000 activités au niveau national ont été de véritables célébrations de la richesse des parcours et des réalisations des détenteurs de droits. Les participants utilisent des formes d’expression créatives telles que la poésie slam, les vidéos, le théâtre et les talk-shows pour raconter leurs histoires personnelles et organisationnelles d’amélioration de l’estime de soi et de plaidoyer réussi, en partageant leurs apprentissages et en adoptant des solutions au-delà de leurs zones de confort.

Les donateurs peuvent apprendre à la fois de Voice en tant que programme et du ministère des Affaires étrangères, qui nous a donné l’espace nécessaire pour expérimenter. Le ministère nous a permis d’échouer et d’apprendre afin d’améliorer et d’innover. Là encore, une communication ouverte sur les échecs et les défis a été essentielle. La bureaucratie est un domaine dans lequel nous pouvons tous nous améliorer. Je sais que nous devons rendre des comptes, car nous travaillons avec de l’argent public. Néanmoins, j’invite les donateurs à nous demander des comptes sur la manière dont nous demandons des comptes à nos partenaires bénéficiaires. Il faut s’éloigner de notre brillant rapport d’audit et se demander quelle est sa véritable signification.

Quel est l’héritage de Voice ?

« Voice a effectivement permis aux voix marginalisées de façonner les politiques, et je suis extrêmement fière de l’engagement infaillible des partenaires bénéficiaires et du personnel de Voice qui a rendu cela possible. Près de 95 % des détenteurs de droits se sentent plus confiants à mettre en pratique leur capacité d’influence. En mars 2024, nous avons compté le nombre impressionnant de 1 500 partenaires bénéficiaires, qui ont mis en place une myriade d’initiatives à travers l’Afrique et l’Asie ainsi qu’au niveau mondial. »

Les personnes atteintes d’albinisme en Ouganda se sont senties habilitées à demander au gouvernement des réductions de taxes sur des produits de première nécessité comme la crème solaire.
Les femmes marginalisées d’Asie du Sud-Est se sont engagées directement auprès des dirigeants de l’ANASE, en défendant leur cause dans leur langue maternelle afin de surmonter les barrières linguistiques.
En Tanzanie, chaque école dispose désormais d’au moins un enseignant spécialisé, alors qu’il n’y en avait auparavant que 200 dans tout le pays.