Ou l’impact de Lien et Apprentissage!

Par: Aida Toye, Assistant Lien et Apprentissage, Oxfam au Niger

Une fois de plus, les membres de la famille Voice au Niger se sont réunis pour ce moment de partage mutuel initié par ALAB Niger, le facilitateur de Lien et Apprentissage au Niger et tant attendu. En aout 2019, la FUGPN-MOORIBEN nous a reçu pour une formation sur un sujet bien mal connu : la notion du genre.

MOORIBEN, comme nous aimons l’appeler, met en œuvre le projet « Voix des communautés à travers une émission » dont le sujet principal est l’organisation d’une émission-jeu dont l’action se déroule sur un plateau et que nous vous recommandons de suivre dès son lancement. On vous assure que vous pourriez en apprendre beaucoup ! Nous ne vous en disons pas plus pour le moment…

La chargée de projet de MOORIBEN, Rahamatou Diarra, a partagé avec les participants un module préparé à cet effet. Il a été question d’échanger sur la compréhension du genre, les concepts qui y sont liés, les outils de base pour une analyse du genre et de manière générale, de parler du genre au Niger.

Saviez-vous qu’il existe un Observatoire National pour le Promotion du Genre au Niger ?

Selon Rahamatou Diarra « Dès qu’on parle de genre on pense à la femme. Or le genre n’est pas une affaire de sexe, il s’agit de la construction sociale ».

Elle a rajouté que « Le genre n’est autre que la loupe que nous pouvons utiliser pour voir l’organisation sociale et mieux saisir les réalités (…) Le genre va nous permettre de voir ce qui se passe pour ne pas accentuer les injustices sociales. Pour cela, différents outils genre sont généralement utilisés. Il s’agit du Profil des activités, du Profil d’accès et de contrôle (à la terre) et de la Grille d’analyse des besoins.

Selon Haidara Mohamed, chef de projet « Emancipation pour Eliminer l’Esclavage: les femmes au Nord Niger (EEE) » de l’Association Timidria : « Les outils servent à voir les disparités. Lorsqu’on utilise le profil des activités par exemple, on se rend compte que ce sont les femmes qui s’occupent des tâches qui ne produisent pas de fonds (revenus) »

Puis Abdoulaye Alhassane, chef de projet Vivre Heureux avec son Handicap (V2H) de l’ONG Mieux Vivre avec Son Handicap a rajouté qu’il serait nécessaire que les femmes participent plus activement au niveau politique et accèdent plus facilement aux instances de prise de décisions et que pour cela il serait judicieux d’utiliser la grille d’analyse des besoins : « Dans les meetings politique les femmes sont toujours en plus grand nombre. Mais elles sont très peu représentées aux postes à responsabilités et décisionnels que ça soit au niveau communal, régional ou sur le plan national ».

Puis il a été abordé les questions:

• D’équité genre qui est le moyen (le processus d’être juste envers femmes et hommes) pour arriver à l’égalité genre ( devant la loi, d’opportunités, de voix)
• De sensibilité au genre : reconnaissance des différences et inégalités et capacité de les incorporer dans une planification stratégique.

Kadidja Moumouni, cheffe de projet « L’albinisme, une condition et non un facteur d’exclusion » de l’Association Nationale des Albinos du Niger a quant à elle terminé sur cette question :

« Quels sont les outils à utiliser pour voir si le genre est pris en compte dans le cadre de la mise en œuvre des projets qui generent des revenus (AGR) ?».

Et la réponse était

• Le Profil des activités – (activités de production et activités communautaires) pour voir ce que font les femmes et que font les hommes, et aller jusqu’au calendrier pour avoir une idée précise du temps passé par chacun;
• L’Accès et le contrôle (à la terre) et la sécurisation.

Notre hôte, Rahamatou Diarra a conclu sur ces mots : « Il y a un concept encore plus fort que le genre, c’est l’inclusion ! Si ce concept est appliqué, le genre sera sûrement respecté »