La jeunesse africaine transforme les espaces numériques et politiques
Rédigé par : Edward Sakwa et Zipporah Njoki, Organisation de jeunesse Stretchers
Un pourcentage important de la jeunesse africaine d’aujourd’hui utilise des forums numériques pour développer des identités civiques et exprimer, de manière innovante, des points de vue politiques en revendiquant une capacité d’action qu’ils n’ont peut-être pas dans les plateformes civiques conventionnelles.
Le 9 décembre 2021, les partenaires de Voice au Kenya et au Nigeria ont eu un échange virtuel de connaissances sur la jeunesse, la politique et l’espace numérique. Au cours des dernières décennies, la participation des jeunes à l’engagement civique au Kenya et au Nigeria, comme le vote et l’affiliation à un parti politique, n’a cessé de croître.
Lors de l’engagement pendant les activités de Lien et Apprentissage, il a été observé que les médias numériques ont réussi à mobiliser la participation des jeunes aux processus électoraux et politiques. Cela s’explique par le fait que les jeunes ne sont pas considérés comme des candidats dans les partis politiques du Kenya et du Nigeria. Il est toutefois crucial de noter que les jeunes continuent d’utiliser les médias sociaux pour diffuser leur message et participer à l’activisme numérique. Les médias numériques, comme partout ailleurs dans le monde, ont joué un rôle important dans l’élaboration des processus électoraux et politiques en Afrique. Citant un exemple clair de l’expérience de Lien et Apprentissage, les partenaires du Kenya et du Nigeria ont expliqué comment l’émergence des médias sociaux a indéniablement fait apparaitre et amplifié les voix marginalisées des jeunes, des groupes minoritaires et des femmes et constitue un outil essentiel pour promouvoir la participation politique.
Comme on a pu le constater lors des campagnes #EndPoliceBrutalityKe (Kenya) et #EndSars (Nigeria), il parait évident que les médias numériques jouent un rôle central dans cette ère numérique. Ces campagnes menées par des jeunes ont été essentielles pour promouvoir la démocratie et la gouvernance responsable et protester contre les injustices du gouvernement.
Les problèmes africains sont interconnectés, et l’espace numérique nous donne l’occasion de créer des alliances et de travailler ensemble.
Avec le soutien du monde entier, les deux campagnes ont fourni des plateformes pour galvaniser les jeunes et les inciter à participer à la lutte contre les injustices. Au cours de cette campagne, nous avons vu des célébrités ainsi que des dirigeants prendre part à la lutte contre les principaux problèmes sous-jacents. Cela a démontré que les médias sociaux, lorsqu’ils sont utilisés de manière objective, peuvent largement contribuer et obliger le gouvernement à être redevable. Lors des élections de 2015 au Nigeria, Twitter a joué un rôle majeur dans la diffusion d’informations et la mobilisation des jeunes pour qu’ils participent pacifiquement aux élections.
Au Kenya, lors de l’exercice d’inscription renforcée sur les listes électorales, nous avons vu des jeunes s’emparer de diverses plateformes numériques, en ligne et hors ligne, pour inciter d’autres jeunes à s’inscrire sur les listes électorales. Malgré le faible taux d’inscription sur les listes électorales dans l’ensemble du pays, il a été noté que d’autres facteurs ont empêché les jeunes de s’inscrire sur ces listes, la perte de confiance dans le processus politique au Kenya étant le principal problème. La tendance à une utilisation accélérée des médias sociaux modifie le paysage politique au Kenya et au Nigeria.
Il ne fait aucun doute que les jeunes jouent un rôle essentiel dans leurs communautés, car ils sont une force créative et une source dynamique d’innovations. De plus, ils contribuent grandement aux systèmes politiques.
L’une des nombreuses choses qui ressortent est le mouvement des jeunes au Nigéria, où ces derniers s’activent en utilisant l’art pour plaider en faveur de la participation des citoyens au processus politique et pour aborder les questions de justice sociale.
L’un des partenaires de Voice au Nigeria, Citizens Commons, a parlé de son projet #FromProtestToAction. Ce projet correspondait bien à ce que nous faisons au Kenya, et j’ai aimé l’aspect de l’action sociale qui ne s’arrête pas à la protestation, mais engage les jeunes de manière constructive à apporter un changement social en demandant des comptes aux dirigeants.
Une intervention transversale consistant à utiliser les plateformes médiatiques traditionnelles pour atteindre un public plus large est très appréciée. Il a été souligné à quel point cela est important pour assurer la redevabilité et l’action proactive. L’échange de connaissances donne l’occasion aux partenaires de Voice de créer des réseaux régionaux qui traiteront, entre autres, des questions politiques clés sous-jacentes. Bien que nous ayons apprécié les contacts avec les autres partenaires, nous espérons également que des liens et des engagements plus forts se poursuivront.
À travers l’échange de connaissances, nous appelons les partis politiques à s’assurer qu’ils donnent délibérément du pouvoir aux jeunes et soutiennent tous ceux qui ont montré de l’intérêt comme candidats à différents postes.