Yiaku Laikipiak Trust (YLT) est une organisation communautaire dirigée par des femmes dont la priorité est l’autonomisation des femmes ainsi que la préservation de la langue Yiaku, de leur culture et la protection de la forêt de Mukogodo dans le comté de Laikipia au Kenya. L’YLT travaille en collaboration avec plus de huit groupes de femmes de la région de Mukogodo ainsi qu´avec d’autres membres et institutions de la communauté.

L’organisation a pour vision un monde où les droits des communautés minoritaires autochtones sont respectés et où leur culture et leur environnement sont préservés pour la postérité ; une société où tous sont égaux et participent à la prise de décision et au partage des ressources.

La mission de l’organisation consiste, d´aune part, à créer un environnement propice à la jouissance des droits fondamentaux des jeunes, des femmes et des enfants Yiaku dans leurs groupes respectifs, à travers des activités de renforcement des capacités, de mise en réseau et de plaidoyer, afin de garantir un développement culturellement approprié, en accord avec leurs coutumes et leurs croyances, et, d´autre part, à améliorer ainsi leurs moyens de subsistance d’ici 2024.

Les peuples autochtones Yiaku sont les habitants natifs de la forêt de Mukogodo qui, au fil du temps, ont été assimilés à des tribus plus fortes, notamment les Maasai et les Samburu, à travers les mariages mixtes. Ils ont progressivement perdu leur habitat, leur langue, leur culture et leur identité. Par conséquent, même le gouvernement ne dispose pas de données précises sur la population du peuple Yiaku, ce qui empêche leur reconnaissance en tant que tribu documentée dotée d´un dialecte.

Le projet de sensibilisation sur la reconnaissance du peuple Yiaku de Mukogodo comme tribu kenyane crée une opportunité pour le peuple Yiaku d’être pris en compte lors du recensement de 2019 au Kenya. Ce processus implique le lobbying avec les institutions concernées et les parties prenantes et la sensibilisation sur le recensement dans les zones éloignées où le gouvernement a un accès limité.

Les femmes sont à l’avant-garde de ce projet. Cette expérience renforce leur capacité et les expose aux compétences en leadership et gestion de projet. Grâce à leur recensement, les Yiaku disposent d’une base pour faire valoir leurs droits aux ressources et prendre part aux décisions.